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Le plan US pour la Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une mosquée détruite à Raqqa, occupée depuis 2014 par les terroristes de Daech (Photo d'illustration)

Dans un récent article le célèbre analyste arabe Abdel Bari Atwan fait état du climat qui règne, en ce moment dans les milieux politiques américains et européens lequel pousse vers un démembrement de la Syrie, sa répartition en des régions autonomes à caractère confessionnel.

L'analyste arabe, Abdel Bari Atwan (Archives)


Rex Tillerson, diplomate novice, a très calmement exprimé cette idée en évoquant la création des "régions autonomes provisoires et stables" en Syrie. Tillerson dit que ces "régions" différeraient totalement des "zones sécurisées que veulent les opposants syriens". En effet le prétexte invoqué par Tillerson c'est que ces zones sécurisées devraient accueillir "les réfugiés syriens de retour en Syrie".

Selon Atwan, "les opérations de dislocation de la Syrie sont déjà en cours et elles ont commencé à Raqqa et dans sa périphérie. C'est un pas destiné à contourner le président syrien et à provoquer l'implosion du pays. Comme la résolution onusienne de 2011 a permis le bombardement de la Libye et l'effondrement de l'État libyen au nom du soutien aux civils? "

Et Atwan d'ajouter: " La prise du contrôle de l'aéroport militaire de Tabqa et du barrage de cette localité par quelque 300 membres des forces d'intervention rapide US soutenues par les Kurdes des Forces démocratiques syriennes s'est faite sous prétexte d'empêcher l'effondrement ou l'explosion de l'ouvrage. Les Américains ont dit vouloir contrôler l'eau de l'Euphrate à Jarablous et barrer la route à Daech dans le nord-ouest de la Syrie. Mais qui croirait ces balivernes? Il s'agit là des préparatifs pour mettre en place une "première région autonome voulue par les Américains à Raqqa en Syrie".

Les forces américaines ont de plus coupé la route reliant Alep à Raqqa pour contrer l'avancée de l'armée syrienne et ses alliés vers Raqqa et leur participation à la bataille pour la reprise de la ville. Tous ces agissements entrent dans le cadre de "la vaste offensive " que le ministre français de la Défense a promis de lancer dès le mois prochain à Raqqa aux côtés des forces alliées".

Selon Atwan, les États-Unis veulent éviter à tout prix une reconduction du modèle de la libération de Berlin pendant la seconde guerre à Raqqa : ils ne veulent rien partager avec les Russes ou les Syriens d'où l'appel qu'ils ont lancé à leurs alliés britanniques et français pour qu'ils les rallient dans la bataille pour la reprise de Raqqa.

Certaines sources occidentales disent même que Trump s’est déjà préparé à fêter sa victoire à Raqqa peut-être en s’y rendant lui-même, si les choses évoluent bien sûr dans le sens souhaité.

Les fuites affirment que la ville devrait être remise entre les mains des tribus arabes sous le commandement d'Ahmed Jarba, l'un des cheikhs de la ville de Shamar. L'homme détiendrait une armée de 5 000 hommes et on n'écarte pas l'entrée en scène de Khaled ben Sultan, le prince saoudien et chef des forces du bouclier de la péninsule, celui qui est arrivé en 1991 au Koweït sous l'auspice américain et dans la foulée de la défaite de Saddam.

Mais le plan de Trump est-il voué au succès? De nombreuses zones d'ombre existent : Jarba et ses hommes sauront-ils gérer cette "zone sécurisée" et se faire accepter par d'autres tribus? Et les Kurdes de Syrie, pour le moment sur la première ligne des combats, accepteront-ils l'autorité de Jarba? Et surtout, une région kurde ne verrait-elle pas le jour le long des frontières syriennes?

Or, l'histoire contemporaine nous a appris beaucoup de choses dont l'une, plus précisément: aucun pays musulman ou moyen-oriental n'a capitulé face aux Américains : cela a été le cas de Beyrouth en 1982, de Mogadiscio en 1994, de Bagdad en 2003 et cela sera le cas de Raqqa et de la Syrie en 2017.

Personne n'oubliera que le terrorisme est né sur les ruines d'un Irak assailli par les Américains et d’un Afghanistan que les Américains voulaient arracher à l’emprise soviétique...Une intervention militaire US à Raqqa pour en faire la capitale d'un petit État au sein de l'État syrien, semble réalisable sur le papier...Mais de là à l'appliquer dans les faits, c’est un pas que Bush et Obama ont tenté de franchir en leur temps et sous d’autres formes sans pour autant réussir…

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SOURCE: FRENCH PRESS TV