L'acquittement de l'ex-première dame de Côte d'Ivoire a été refusé par la CPI.
En l'absence de toutes preuves tangibles, la Cour d'assises d'Abidjan a acquitté mardi 28 mars l'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, de crime contre l'humanité lors de la crise postélectorale de 2011.
Simone Gbagbo purge une peine de 20 ans de prison, prononcée en 2015 pour "atteinte à la sûreté de l'État".
Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par l'ex-président Laurent Gbagbo s'est félicité de cette décision, l’interprétant comme "une volonté d'aller vers la réconciliation" alors que certaines sources évoquent des tentatives tacites de l'ex-puissance colonialiste de déclencher une révolution colorée dans certains pays riches de l'Afrique dont la Côte d'Ivoire.
La décision a été qualifiée de « surprise » par la Cour Pénale internationale (CPI) qui réitère sa volonté de voir l’épouse de Laurent Gbagbo être transférée à La Haye.
« Les juges de la CPI se sont déjà prononcés sur la recevabilité de cette affaire et ont rejeté cette demande considérant que les paramètres factuels et la nature des crimes poursuivis devant la CPI étaient différents de ceux devant la justice nationale. Ainsi le mandat d’arrêt délivré par les juges de la CPI en février 2012 à l’encontre de Mme Gbagbo est encore en cours, et la Côte d’Ivoire demeure dans l’obligation de remettre Mme Gbagbo à la Cour », a indiqué le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah.
L'intervention militaire française en 2011 contre la Côte d'Ivoire s'est soldée par la chute du président élu Laurent Gbagbo et son extradition vers La Haye. La France l'accusait d'avoir faussé les résultats de la présidentielle en défaveur de son rival Alassane Ouattara proche de Paris. La libération de Mme Gbagbo pourrait être interprétée par un geste de réconciliation de la part d'une présidence qui compte régler définitivement un dossier à l'origine de graves divisions sociales et potentiellement propres à " embraser la société ivoirienne" .