Le gouvernement du Soudan du Sud est pour une large part responsable de la famine qui sévit dans certaines zones du pays en conflit, où le président Salva Kiir continue de piocher dans la rente pétrolière pour acheter des armes, estime un rapport confidentiel des Nations unies.
Les experts de l’ONU chargés de surveiller les sanctions estiment que 97 % des revenus déclarés du Soudan du Sud proviennent des ventes de pétrole et qu’au moins la moitié du budget, et « sans doute bien plus » est consacrée à la défense.
« Les revenus des ventes à terme de pétrole ont atteint environ 243 millions de dollars entre fin mars et début octobre 2016 », déclare le comité onusien dans un rapport au Conseil de sécurité consulté jeudi par Reuters.
« En dépit de l’ampleur des crises politique, humanitaire et économique, ce comité continue de découvrir des preuves de la poursuite d’acquisition d’armes par le gouvernement pour l’armée sud-soudanaise, le service de sécurité nationale et d’autres milices et forces associées », précise le rapport.
Les Nations unies ont déclaré plusieurs zones du pays en état de famine, et estiment que près de la moitié de la population souffre de pénurie alimentaire.
Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, compte environ 11 millions d’habitants. Une guerre civile a éclaté en 2013 entre forces gouvernementales fidèles au président Salva Kiir et rebelles engagés au côté de l’ancien vice-président Riek Machar, en exil en Afrique du Sud.
Selon les Nations unies, au moins un quart des Sud-Soudanais ont été déplacés par le conflit depuis 2013.
Avec Reuters