Des centaines de Palestiniens demandent la démission de Mahmoud Abbas et la fin de la politique de coopération sécuritaire avec Israël.
Au lendemain de la répression par la police antiémeute de l’Autorité autonome palestinienne d’une manifestation antigouvernementale en condamnation de l’assassinat de Basil al-Araj, militant palestinien, des centaines de Palestiniens sont descendus dans la rue hier, lundi 13 mars, à Ramallah.
Les manifestants ont vitupéré la politique de coopération de l’Autorité autonome palestinienne avec Israël en matière de sécurité et exigé la démission de Mahmoud Abbas, président palestinien. Ils ont aussi demandé l’arrêt des poursuites et de l’arrestation des combattants et militants palestiniens. Ils scandaient des slogans tels que : « La coopération sécuritaire est une trahison ! », « Nous voulons que le président de l’Autorité autonome soit jugé » et « Nous ne voulons pas de combat pacifique, nous voulons des balles et des missiles ».
Participaient à cette manifestation un grand nombre de militants, de chefs de groupes palestiniens et de représentants d’associations et d’ONG, qui exigeaient tous l’annulation des accords d’Oslo.
Dimanche, des agents de la police de l’Autorité autonome, en recourant à des gaz lacrymogènes, balles réelles, grenades assourdissantes et matraques, ont réprimé les manifestants, qui s’étaient rassemblés en guise de protestation contre l’assassinat, la semaine dernière, de Basil al-Araj. Le père de ce dernier a été blessé lors de cette répression.
Basil al-Araj, 31 ans, militant et écrivain palestinien poursuivi par Israël depuis près d’un an, a été exécuté par les forces d’occupation, lors d’une attaque contre son domicile à el-Birehn, le 6 mars avant l’aube. Les soldats de la force occupante ont ensuite emmené son corps dans un lieu inconnu, selon le Réseau de solidarité des prisonniers palestiniens de Samidoun.
Les soldats du régime d’occupation ont attaqué la maison à la roquette et ont exécuté al-Araj sous un déluge de balles. Au cours des derniers mois, ils avaient attaqué à maintes reprises la maison familiale des al-Araj à al-Walaja.
Al-Araj faisait partie des 6 jeunes (photo ci-dessous) libérés des prisons de l’Autorité palestinienne après près de 6 mois de détention et une grève de la faim ; Al-Araj et un autre jeune avaient été arrêtés en avril, dans ce qui a été présenté comme une victoire de la coordination sécuritaire entre l’AP et Israël. Pendant leur détention dans les geôles de l’AP, ils ont subi des sévices et des tortures de la part des forces sécuritaires de l’AP, précise le site web ism-france.org.
Après que leur grève de la faim et une médiatisation de leur affaire, dont des protestations suite aux articles sur leurs tortures, ont entraîné leur libération, quatre des jeunes — Mohammed al-Salameen, Seif al-Idrissi, Haitham Siyaj, et Mohammed Harb — ont été arrêtés par les forces israéliennes d’occupation. Ils ont été incarcérés sous le régime de la détention administrative, emprisonnement sans inculpation ni procès, selon la même source.