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Netanyahu en Russie, une mission impossible

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe, Vladimir Poutine (G), et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. ©Réseau international

La presse israélienne se penche sur la visite de Netanyahu en Russie. Va-t-il réussir à briser l’alliance Iran/Russie ? 

Alors qu’Al Jazeera vient d’annoncer, sur la foi des déclarations « d’une source proche du Premier ministre israélien », que la Russie aurait permis à Israël de lancer des raids depuis le ciel syrien contre les positions du Hezbollah, information pour le reste formellement démentie par le Kremlin, la presse israélienne se penche sur la visite de Netanyahu en Russie. 

Le Premier ministre israélien est attendu ce jeudi 9 mars à Moscou où il devrait débattre avec le président Poutine de l’Iran, de la Syrie et du Golan. DEBKAfile, site proche du renseignement de l’armée israélienne, reste pourtant assez pessimiste sur l’issue de cette visite.

Tout en reconnaissant l’intention du Premier ministre israélien de « briser l’alliance Moscou-Téhéran » en Syrie, DEBKAfile affirme : « Même si Poutine promettait à Netanyahu d’éloigner les forces pro-iraniennes et celles du Hezbollah des frontières de la Syrie avec Israël, sa promesse risque de ne pas être suivie de faits, car la Russie n’est pas en mesure d’empêcher le Hezbollah de suivre ses plans. »

DEBKAfile revient sur la crise qui existe en ce moment entre la Russie et les États-Unis et écrit : « Il est vrai que le président américain, Donald Trump, victime d’une campagne qui l’accuse d’être en lien avec le renseignement russe, n’est plus le pro-russe qu’il semblait être aux premières heures de sa victoire. Trump est amené à revoir sa stratégie de lutte contre Daech en Syrie et surtout ce qu’il qualifiait avant sa victoire de coopération militaire avec la Russie. »

Et DEBKAfile d’ajouter : « Il faut être réaliste. Il est désormais quasi impossible de bouter le Hezbollah et l’Iran hors de Syrie. La stratégie moyen-orientale de Trump est confuse. Le nouveau président tâtonne au Moyen-Orient et se bat tant bien que mal contre les ennemis intérieurs qui se profilent à une vitesse incroyable. Même cette fameuse coalition que les États-Unis de Trump voulaient créer avec Israël et les pays arabes modérés de la région, à savoir l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Jordanie, reste au stade de la parole. »

Et le site poursuit : « Et c’est dans ce contexte parfaitement opaque que le Premier ministre israélien va en Russie demander à Poutine de lâcher l’Iran et d’abandonner la Syrie sur un plateau d’argent à Israël et à son armée. Il est peu probable que les entretiens du jeudi 9 mars de Netanyahu avec Poutine débouchent sur quoi que ce soit de concret. »

DEBKAfile se réfère à des sources pour ajouter que « quand bien même Poutine donnerait son feu vert pour empêcher le Hezbollah et l’Iran de se rendre sur les frontières israéliennes et surtout au Golan, il ne pourrait pas demander aux Iraniens de ne pas avoir une présence militaire permanente en Syrie ou de ne pas envoyer leur marine s’installer dans ce pays. Car sans l’Iran, la Russie n’aurait jamais pu mettre les pieds au Moyen-Orient ».

DEBKAfile va encore plus loin en ce qui concerne l’alliance Russie/Iran et écrit : « Quand les Russes disent coopérer avec les forces militaires syriennes, ils entendent en réalité souligner leurs coopérations avec l’Iran et les groupes proches du Hezbollah en Syrie. Dans une Syrie où les Américains ne maintiennent qu’un semblant de présence, il ne reste aux Russes qu’une chose : coopérer jusqu’au bout avec les Iraniens et le Hezbollah pour atteindre leurs objectifs de long terme. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV