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Après des divergences avec les Émirats arabes unis, Riyad s’éloigne du Koweït

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un chasseur saoudien prêt à bombarder les villes yéménites. ©AFP

Interviewé par l’agence de presse iranienne Fars, le porte-parole du Mouvement du Sud (Najah) a évoqué la perspective d’un retrait du Koweït de la coalition pro-saoudienne au Yémen. 

Mohammad al-Saad, membre du conseil de la province yéménite de Lahij.

Selon cette source qui se réfère aux rapports du renseignement militaire, « le Koweït examinerait les modalités de l’arrêt de ses coopérations militaires avec la coalition pro-Riyad. Cela fait des semaines que l’armée koweïtienne n’a plus effectué aucune opération dans le Sud yéménite ».

D’après cette source, « les divergences » qui opposent le Koweït et l’Arabie saoudite sont motivées par des questions d’argent : « Riyad impose le paiement de très lourdes factures au Koweït, une somme de quelque 10 milliards de dollars, ce que le gouvernement koweïtien a très fermement rejeté. »

« Le refus du Koweït de participer aux dépenses militaires saoudiennes a provoqué la colère de Ben Salmane, ministre saoudien de la Défense, qui a contacté en personne les autorités de Koweït City sans succès », a expliqué le porte-parole.

D’après cette source, les responsables koweïtiens auraient très clairement annoncé à Ben Salmane leur « opposition ferme aux politiques guerrières poursuivies par Riyad » et auraient dit ne pas vouloir du tout payer « la facture » de l’équipée militaire de Riyad. 

Mohammad al-Saad, membre du conseil de la province yéménite de Lahij, va aussi dans le même sens et relève « l’opposition du Koweït à la guerre contre le Yémen dès 2015 » : « Le Koweït a adopté une politique identique à celle d’Oman. C’est un pays fermement opposé à la guerre et à l’effusion du sang au sein des pays musulmans. Mais la crise économique due à la chute du prix du pétrole l’a poussé à suivre Riyad et à prendre part à sa coalition. » 

Pour al-Saad, le « non » catégorique du Caire à l’Arabie saoudite a fini par briser le tabou : « Les États arabes considèrent l’Arabie saoudite comme leur leader et ils n’osent généralement pas lui dire non. Mais le président égyptien, al-Sissi, a brisé un tabou en disant au roi Salmane ses quatre vérités. Et cela a créé un précédent dangereux. C’est dans la foulée des divergences entre Riyad et Le Caire que l’Algérie puis la Tunisie ont demandé une normalisation avec la Syrie. L’Égypte a d’ailleurs elle-même envoyé ses conseillers militaires à Damas, ce qui constitue un coup dur infligé à Riyad et à son leadership. » 

Selon ce politicien yéménite, le retrait des troupes koweïtiennes du Yémen a débuté officieusement : « Le Koweït ne veut pas se sacrifier au Yémen pour plaire à l’Arabie saoudite, d’autant plus que l’armée yéménite et Ansarallah dévoilent chaque jour un nouvel aspect de leurs capacités militaires à la surprise générale. Pour le Koweït, selon al-Saad, il est inconcevable de dépenser autant d’argent pour tuer les Arabes yéménites. » 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV