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France/Affaire Théo : le viol, nouvelle technique d'immobilisation?

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Une semaine après l'interpellation à Aulnay-sous-Bois de Théo, gravement blessé au rectum par la matraque d'un policier, les défenseurs du jeune homme et des fonctionnaires s'opposent sur la qualification des faits. © AFP/FRANCOIS GUILLOT

Le bilan médical est accablant pour les policiers : un jeune homme noir de 22 ans arrêté par la police à Aulnay-sous-Bois a été hospitalisé après une séance d’interrogatoire.

Le jeune homme souffre d'une "plaie longitudinale du canal anal" de 10 cm et d'une "section du muscle sphinctérien". Le médecin lui prescrit 60 jours d'ITT. La victime accuse les policiers de l'avoir violé avec une matraque télescopique lors de l'interpellation. Les quatre policiers responsables de l'interpellation sont placés en garde-à-vue et une enquête est ouverte pour "viol en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique.", selon l’AFP.

Il ne s’agit pas d’ailleurs de la première fois que la police française est impliquée dans ce genre de violence. En France, les forces de l’ordre jouissent de l’impunité. Une absence de punition qui pourrait être une véritable incitation à la violence qui permet à certains policiers de se conduire comme les pires des criminels. Mais à la différence des délinquants de droit commun, quand ils sont mis en cause, les policiers portent systématiquement plainte contre leurs victimes et ils ne sont que très rarement condamnés.

Le samedi 11 février, environ 2.000 personnes ont manifesté à l'extérieur du palais de justice réclamant la justice pour Théo, qui a subi une intervention chirurgicale après son arrestation la semaine dernière dans la banlieue d'Aulnay-sous-Bois.

Au moins 11 personnes, dont huit mineurs, ont été arrêtées dans le nord-ouest de la banlieue parisienne d'Argenteuil le dimanche, lors des manifestations dénonçant le viol en réunion des policiers français sur ce jeune noir.

Environ 50 personnes se sont rassemblées sur la place principale d'Argenteuil en réponse à un appel posté sur les médias sociaux, selon la police, qui a dit les manifestants en colère sont venus avec le but exprès de « s’affronter avec les forces de sécurité ».

La protestation dans la banlieue nord de Bobigny près d’Aulnay-sous-Bois était paisible au départ, mais dégénère en violence.

Les émeutes ont couronné une semaine d'affrontements nocturnes dans la banlieue nord de Paris en guise de protestation contre la violence policière dont était victime Théo.

Environ 50 personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations.

Les violences du week-end s'invitent également dans la campagne présidentielle

Après les violences survenues samedi à Bobigny en marge d'une manifestation en soutien  au jeune Théo, François Fillon pointe la "responsabilité du gouvernement". Benoît Hamon, lui, accuse Marine Le Pen de "jeter de l'huile sur le feu".

François Fillon a pointé "la responsabilité du gouvernement" dans les violences de Bobigny. "Pourquoi le ministre de l'Intérieur a-t-il autorisé" la manifestation de Bobigny "alors que les risques de violence étaient évidents ?", s'est interrogé le candidat Les Républicains, s'étonnant du "silence" de Bruno Le Roux, le ministre de l'Intérieur.

Avant lui, la candidate FN Marine Le Pen a jugé que les incidents étaient "la conséquence du laxisme qui diffuse dans la société française, qui est la responsabilité des politiques qui nous ont gouvernés pendant des années".

Benoît Hamon, lui, dénonce les violences "inacceptables" de ce week-end mais juge également "nécessaire de s'insurger contre le discours de Marine Le Pen", qu'il accuse de "jeter de l'huile sur le feu. Une fois encore elle provoque le désordre, elle encourage les violences par son discours de haine et ses indignations sélectives".

Pour Jean-Luc Mélenchon, candidat de la "France insoumise", "certains ont l'air de souhaiter des émeutes de banlieue". "Il y a une volonté de je ne sais qui de multiplier les provocations pour pouvoir avoir une élection présidentielle qui se déroule sur fond de violence, d'excès de toute sorte", a analysé le candidat sur BFMTV. 

Avec AFP, RT, BFMTV

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SOURCE: FRENCH PRESS TV