Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, samedi 11 février, en soutien à Théo. Des manifestations ont dégénéré en violence entre les forces de l’ordre et les contestataires.
Neuf jours après l'arrestation du jeune noir Théo L., victime de viol par des policiers, la France est la scène de heurts et manifestations.
À Paris, près de 2 000 personnes selon la police s'étaient rassemblées samedi 11 février après-midi devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Les manifestants ont réclamé "justice pour Théo". Ils ont aussi scandé des slogans dénonçant les violences policières envers Zyed et Bouna, les deux adolescents morts en 2005 dans un transformateur électrique, ou Adama Traoré, mort lors de son interpellation l’été dernier dans le Val-d’Oise.
Les affrontements se poursuivaient en début de soirée. Des manifestants ont lancé des projectiles en direction des policiers. Ils ont cassé des vitres et incendié des voitures.
Pour disperser les manifestants, les policiers ont tiré des grenades de gaz lacrymogènes.
Depuis l'interpellation de Théo, le 2 février dernier, des arrestations ont lieu chaque nuit en Seine-Saint-Denis.
Dans la nuit de vendredi à samedi, huit personnes ont été interpellées en Seine-Saint-Denis. Vingt-cinq personnes avaient été interpellées la nuit précédente, selon l'AFP.
Des manifestations semblables ont également eu lieu dans les autres villes. À Toulouse une manifestation a rassemblé, samedi, 11 février, 250 personnes dans le calme sur la place du Capitole, selon la police et les organisateurs.
À Nantes, plus de 300 personnes ont défilé aux cris de « Tout le monde déteste la police ». À Caen, elles étaient une centaine.
À Rouen, quelque 200 personnes ont manifesté dans un climat tendu. Deux abribus ont été dégradés, plusieurs poubelles incendiées et une caserne de gendarmerie dégradée, selon la préfecture, évoquant « deux interpellations pour attroupement », selon Ouest-France.