Le roi de Jordanie, qui revient à peine de ses visites à Moscou et à Washington, ordonne le bombardement des positions de Daech dans le sud de la Syrie.
Dans la nuit du vendredi 3 février, l’armée jordanienne a mené des frappes contre les positions de Daech au sud de la Syrie. Plusieurs terroristes ont été tués, des casernes, des dépôts d’armements et des blindés détruits. Mais cette attaque suscite des interrogations sur les réelles motivations de la Jordanie.
Ma’moun Abou Nawar, expert en stratégie militaire jordanien, considère que ces frappes visaient à contrecarrer l’extension de Daech dans le désert syrien, qui représente une menace pour la Jordanie. Interrogé par Sky News, il a déclaré que l’inaction de la Jordanie avait rendu le terrain propice à l’avancée des extrémistes vers la frontière syro-jordanienne pour attirer de nouvelles recrues.
« L’armée a employé des drones, des bombardiers F-16 et des bombes guidées laser à haute définition… Malgré la barrière électronique à la frontière, l’opération s’est très bien déroulée », a précisé M. Abou Nawar qui a fait allusion au groupe Jaïch al-Khaled, affilié à Daech, qui est présent dans le sud de la Syrie et dans la banlieue ouest de Deraa.
« Daech recherche une “mobilité tactique”. Il a pu, à court terme, couper la route d’al-Khanasir et assiéger le nord d’Alep. C’est pourquoi il était urgent d’entreprendre une offensive préventive pour encercler Daech aux frontières syrienne et irakienne... Les drones servent aussi à contrer les menaces omniprésentes », a-t-il expliqué.
La Jordanie fait partie de la coalition antiterroriste américaine et ses opérations ont été menées en parfaite coordination avec la Syrie, la Russie et les États-Unis. Mais on craint de violents combats sur le front au sud de la Syrie et l’afflux des réfugiés vers les frontières jordaniennes.