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Après la Libye, la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan... quelle sera la prochaine cible ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat américain dans la province de Kandahar au sud de l’Afghanistan en mars 2015. ©BFMTV

Dans un récent éditorial, le journal Rai al-Youm revient sur le matraquage médiatique intense que vient de déclencher la nouvelle administration américaine contre le programme balistique conventionnel de l’Iran et sur les allégations qu’elle a formulées en ce sens. 

« Trump a commencé sa guerre contre l’Iran et c’est sous le prétexte des activités balistiques iraniennes que la première phase du conflit vient d’être lancée », affirme le journal. 

Rai al-Youm se demande ensuite : « Mais est-ce la bonne méthode ? Les États-Unis ont accusé d’abord l’Iran d’avoir testé un missile avant de demander la tenue d’une réunion urgente du Conseil de sécurité sur le sujet. Et tout cela sur fond de déclarations incendiaires du conseiller de Trump à la sécurité nationale, le lieutenant-général Flynn.

Le monde se trouve désormais au seuil d’une nouvelle crise aux dimensions internationales. Cette fois, elle est axée sur les activités balistiques conventionnelles de l’Iran. Les Américains accusent Téhéran d’avoir violé la résolution onusienne et l’Iran leur rend la monnaie de leur pièce en affirmant que sa défense balistique n’est concernée par aucune résolution. Mais où se situe la Russie ? Moscou a très clairement apporté son soutien à l’Iran et a qualifié le programme balistique iranien de conventionnel et de conforme aux résolutions onusiennes. » 

Le lieutenant-général Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale du président américain. (Archives)

Et le journal ajoute : « Il va sans dire que Trump a l’intention de liguer les pays arabes du golfe Persique contre l’Iran pour déclencher une Guerre froide version moyen-orientale et dynamiser encore la vente d’armes aux pays du Golfe (persique). »

« Mais il y a très peu de chances pour que la Russie renonce à sa précieuse alliance avec l’Iran, qui a porté ses fruits en Syrie, et se conforme aux positions anti-iraniennes de Trump et de son équipe. Mais les régimes arabes, qui n’ont pas toujours brillé par leur clairvoyance stratégique, risquent fort de tomber dans le piège guerrier du nouveau président », poursuit-il. 

L’analyse évoque ensuite la question syrienne et le sort des alliés arabes de Washington après six ans de guerre menée contre ce pays : « Les États-Unis d’Obama ont entraîné les pays arabes dans cette guerre avant de les laisser tomber pour de bon. Les États-Unis de Trump, eux, semblent décidés à reproduire le même scénario vis-à-vis de l’Iran. Or, l’Iran n’est pas la Syrie et le moindre faux pas pourrait coûter trop cher aux régimes arabes de la région. »

Pour l’auteur, « Flynn est un homme qui se croit investi d’une mission, celle de pousser les Arabes à entrer en guerre contre l’Iran. » 

Foreign Policy, célèbre revue américaine, n’écarte pas non plus cette possibilité : « L’ampleur de la défaite américaine en Syrie pousse de plus en plus les Américains à chercher à briser l’alliance qui a réellement remporté la guerre en Syrie : la triple alliance Iran/Russie/Syrie. »

Foreign Policy revient sur une lettre datée du mois de décembre et signée par 53 ONG américaines dans laquelle ces dernières avaient mis en garde contre « les conséquences dangereuses de la nomination de Flynn au poste de conseiller ».

« Avec un homme comme Flynn qui voit le monde en noir et blanc, il y a de fortes possibilités que l’administration Trump s’engage dans des équipées militaires. En 2012, The New York Times a publié un article où Flynn avait accusé l’Iran d’avoir fomenté l’attaque contre l’ambassade américaine à Benghazi en Libye. Cette idée saugrenue avait provoqué un véritable tollé au sein de l’équipe sécuritaire d’Obama au point de pousser le président de l’époque à démettre Flynn de ses fonctions », rappelle la revue.

Foreign Policy regrette que Trump « ait choisi comme conseiller un homme qui est un adepte fervent de la théorie du complot, qui est anti-musulman et anti-iranien et qui ne cherche jamais à authentifier ses théories avant d’agir ». Thomas Rex, l’analyste de Foreign Policy, craint de voir Flynn s’engager sur une voie qui mène directement à la guerre contre l’Iran : « Trump n’est pas connu pour aimer la lecture. Il est du genre à prêter très facilement l’oreille à son conseiller et à opter pour une nouvelle guerre. Cela serait mon plus grand cauchemar. »  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV