La décision russe de remplacer des bombardiers stratégiques en Syrie par les SU-25 marque un tournant: loin de croire à la fin imminente de la guerre, la Russie s'apprêterait à mieux soutenir les forces syriennes au cours des combats à venir.
Selon le journal Kommersant qui cite le ministère russe de la Défense, les quatre SU-25 devront remplacer les six bombardiers SU-24 déployés dans la base de Hmeimim.
Selon le journal, la flotte de combat russe en Syrie devra recevoir encore huit de ces SU-25. Les autorités militaires disent que cette présence élargira la possibilité de soutenir les forces gouvernementales.
La nouvelle d'un élargissement de la présence militaire russe en Syrie à été annoncée d'abord sur Fox News. Cette chaîne a aussi fait état de la multiplication du nombre des experts et des conseillers militaires tchétchènes dans la base aérienne de Hmeimim.
Le porte-parole du ministère de la Défense n'est pas allé jusqu'à confirmer cette information mais a évoqué surtout une reconfiguration de la flotte aérienne russe en Syrie.
Et le journal d'ajouter: la décision d'un retrait des effectifs et des équipements militaires russes de la Syrie a été prise le 29 décembre 2016 par le président russe, Vladimir Poutine qui a accepté la proposition de son ministre de la défense en fonction du nouveau contexte qui s' installe dans le dossier syrien.
En effet il est question d'un accord entre l'État syrien d'une part et les opposants armés de l'autre autour du respect de la trêve et de l'amorce des pourparlers inter-syriens. Le respect du cessez-le-feu a été garanti par les trois pays que sont l'Iran, la Russie et la Turquie dont les présidents se rencontreront fin janvier à Astana.
Le chef d'état-major interarmes russe a de son côté donné l'ordre du retrait de la flotte de la mer du Nord " L'Amiral Kouznetsov " de la Méditerranée, bâtiment qui transporte à son bord 14 SU-33 et MiG-29. Le bâtiment se fait accompagner du navire atomique Pierre le Grand et ils sont en route pour la Méditerranée.
Une chose est sûre : l'ampleur et l'action de la flotte aérienne russe restera intacte. On se rappelle ce mois de novembre 2016 où l'aviation russe a envoyé depuis la province de Volgograd quatre SU-35 en Syrie avant d'en retirer ceux des chasseurs russes qui avaient fini leur mission.
La Russie s' intéressera donc désormais plutôt à la qualité des frappes aériennes qu'à leur quantité. Une source militaire russe affirme que ce changement tactique renvoie surtout à la nécessité d'un plus grand soutien aérien à apporter aux forces gouvernementales syriennes lors de leurs opérations dans les régions du nord d'Alep et dans la province d'Al-Bab ou encore et dans un tout proche avenir dans les provinces de Homs et de Hama. Le journal russe fait d’ailleurs état d’une récente note d’entente signée entre les états-majors russe et turc censée éviter « tout incident aérien » entre les deux parties dans le ciel syrien.