Alors que les États-Unis continuent par tous les moyens possibles de paralyser l’action des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) en Irak, l’un des commandants américains a fini par avouer la puissance de cette coalition militaire dont fait partie le Hezbollah irakien.
Le commandant américain de la prétendue coalition anti-Daech, le général de corps d’armée Stephen Townsend, s’est vu contraint de reconnaître la part essentielle que jouent les Unités de mobilisation populaire dans la guerre contre Daech, sans toutefois aller jusqu’à évoquer « les raids aériens » que les avions américains se permettent de temps à autre de mener contre les positions des Hachd al-Chaabi.
Dans un entretien accordé au Daily Beast, ce haut commandant américain avoue que les Hachd al-Chaabi ont enregistré de « grands succès dans leurs opérations militaires contre les terroristes de Daech à Tal Afar, à 63 kilomètres à l’ouest de Mossoul, dans la province de Ninive ».
Après avoir libéré plus d’une vingtaine de villages dans la banlieue de Tal Afar, les Unités de mobilisation populaire ont été amenées à ralentir leurs opérations pour préserver la vie des civils de Tal Afar, pris en otages par les terroristes. Le commandant américain est toutefois forcé de reconnaître que « les combattants des Hachd al-Chaabi sont parvenus à couper les voies d’approvisionnement et de renseignements » des terroristes takfiristes.
« Les Hachd al-Chaabi ont progressé plus rapidement que prévu », a-t-il dit.
Ces aveux interviennent alors qu’en plus de deux ans de conflit en Irak, la coalition internationale que commandent les États-Unis n’a pas avancé d’un pouce dans ses prétendus combats contre Daech. L’opération de libération de Mossoul, qui a débuté le 17 octobre sur l’ordre du Premier ministre irakien Haïder al-Abadi, se trouve elle aussi ralentie en raison des pressions conjuguées des États-Unis et de la Turquie. En dépit de ces pressions, les Unités de mobilisation populaire ont encore gagné du terrain lundi et repoussé les attaques de Daech. Elles ont tué au moins 13 terroristes et détruit trois de leurs véhicules.
Les Hachd al-Chaabi ont été qualifiés dimanche de « forces confessionnelles » par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir, qui a appelé à leur dissolution, alors même qu’ils viennent d’intégrer le corps de l’armée nationale. Les déclarations croisées d’al-Joubeir et du commandant américain semblent destinées à attiser les divergences dans les rangs des forces armées alors que les succès militaires contre les takfiristes en Syrie promettent des victoires à venir face à Daech en Irak.