Moscou critique la résolution anti-syrienne de l’Assemblée générale de l’ONU selon laquelle « un groupe de travail indépendant » devrait enquêter sur des crimes de guerre en Syrie et l’enquête devrait être sponsorisée par « des aides-volontaires ».
Cité par la chaîne RT, le représentant permanent de la Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine, a affirmé lundi qu’un tel groupe ne pourrait pas mener une enquête indépendante qui soit conforme à la résolution adoptée la semaine dernière par l’Assemblée générale des Nations unies.
« Les intérêts des parties qui vont sponsoriser une telle enquête empêcheront ce groupe de travail de pouvoir mener une quête véritablement indépendante. »
Vitali Tchourkine a affirmé qu’un tel groupe de travail finirait par élaborer dans ses rapports des résultats qui plaisent à ses sponsors. L’ambassadeur russe à l’ONU a également mis en garde contre une attitude devenue, selon lui, récurrente, au sein des Nations unies, en ce sens que les résolutions qui n’obtiennent pas le consensus au Conseil de sécurité, sont souvent renvoyées à l’Assemblée générale pour être adoptées.
Il a dénoncé une mauvaise décision de l’Assemblée générale des Nations unies, ajoutant :
« Nous avons la conviction que l’Assemblée générale de l’ONU n’a pas de prérogative lui permettant de créer une telle instance. »
Pour rappel, le représentant adjoint de la RII aux Nations unies, Gholam-Hossein Dehqani a lui aussi abordé cette question mercredi un jour avant que la résolution ne soit pas mise au vote :
« Suivant les principes du droit international, l’exercice des lois, ainsi que la poursuite et la punition des auteurs des crimes relèvent des prérogatives des pays sur le plan intérieur et sur ce fond, la création du mécanisme prévu par cette résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, sans le consentement du gouvernement syrien, représente un cas flagrant de l’irrespect envers la souveraineté nationale de la Syrie. »
Le représentant adjoint iranien à l’ONU avait ainsi argué que ladite résolution entrerait en contradiction avec la Charte des Nations unies.
La Syrie est depuis 2011 le théâtre d’un conflit meurtrier soutenu, comme le précise le gouvernement syrien, par des pays occidentaux et certains de leurs alliés régionaux dont l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie. L’aventurisme belliqueux des groupes assaillants en Syrie a laissé des centaines de milliers de morts et blessés, sans oublier des millions de déplacés qui se sont vus obligés de quitter leur domicile à cause de la guerre.