L’Organisation des Nations unies a réclamé la libération « immédiate et sans condition ni préalable » de Nabil Rajab, militait des droits de l’Homme bahreïni.
Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme à Genève, s’est dite très préoccupée quant au procès de Nabil Rajab.
« Critiquer le gouvernement, cela ne devra pas aboutir à la détention ni jugement », a-t-elle souligné.
Nabil Rajab a été accusé, jeudi 22 décembre, par le régime bahreïni d’avoir nui aux intérêts de Bahreïn et d’autres pays arabes du golfe Persique en publiant un article dans le quotidien Le Monde.
L’article, attribué à Nabil Rajab, condamne le groupe terroriste Daech pour ses crimes abominables et les pays arabes du littoral du golfe Persique pour leur laxisme envers la montée en puissance de l’idéologie wahhabite.
Nabil Rajab a été arrêté, le 13 juin 2016, pour avoir dénoncé l’implication de Manama dans la guerre, déclenchée par l’Arabie saoudite contre la population yéménite. Il risquerait d’écoper de 15 ans de prison, une fois reconnu coupable.
Liz Throssell a regretté que Nabil Rajab ait été détenu pour la seule raison d’avoir bénéficié de la liberté d’expression.
Cet activiste de 52 ans bahreïni a, également, été accusé d’avoir propagé « des mensonges » contre le régime des Ale Khalifa au lendemain de la publication de l’un de ses articles dans le quotidien New York Times.
Le tribunal de Bahreïn a reporté, le 15 décembre, pour la cinquième fois, le procès de Nabil Rajab, annonçant la date du 28 décembre pour son audition.
« Le gouvernement bahreïni, qui a accepté, en 2006, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, devra entreprendre toutes les mesures nécessaires au respect de la liberté d’expression et de pensée », a affirmé Liz Throssell.
Nabil Rajab a été, à plusieurs reprises, arrêté pour avoir organisé des manifestations de protestation et publié des tweets condamnant les politiques des responsables bahreïnis et saoudiens.
Cette petite monarchie du golfe Persique est, depuis février 2011, le théâtre des manifestations réclamant la chute du régime des Al Khalifa et la relaxe des prisonniers politiques.