Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue saoudien, le chef de la diplomatie américaine a souligné qu’il fallait mettre fin à la guerre au Yémen, dans les plus brefs délais.
Le secrétaire d’État américain John Kerry et le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Joubeir ont pris part, dimanche 18 décembre, à un point de presse commun à Riyad.
Cité par la chaîne d’information Al Jazeera, Adel al-Joubeir a affirmé avoir discuté avec John Kerry des dossiers importants de la région, dont la Syrie, le Yémen, la Libye, l’Irak et le Liban.
Il a déclaré qu’une réunion multilatérale avait eu lieu en présence de l’émissaire de l’ONU pour le Yémen et de responsables émiratis, britanniques et omanais.
Le secrétaire d’État américain John Kerry a dit avoir parlé avec son homologue saoudien du rétablissement de la paix au Yémen, lors de sa dernière visite en Arabie saoudite en tant que chef de la diplomatie américaine.
John Kerry a ensuite appelé toutes les parties yéménites à reprendre les négociations et souligné qu’il fallait mettre un terme à la guerre au Yémen dans les plus brefs délais.
Il s’est ensuite attardé sur une initiative de l’ONU, critiquée par le gouvernement démissionnaire du Yémen, disant que ce projet, n’étant pas définitif, pourrait être modifié.
Selon le haut diplomate américain, la réunion qui s’est déroulée ce dimanche à Riyad était la réunion la plus constructive portant sur le Yémen.
Interrogé pour savoir si Washington entendait suspendre la vente d’armes à l’Arabie saoudite, le secrétaire d’État américain a répondu : « Il arrive parfois que le processus de la vente d’armes à un pays soit ralenti, mais j’ai toujours essayé de le stimuler en ce qui concerne l’Arabie saoudite. Il s’agit là d’un processus qui nous pose un défi. »
Répondant à une question sur « l’ingérence de l’Iran au Yémen », John Kerry a déclaré : « Nous sommes au courant des ingérences de l’Iran au Yémen et nous nous y opposons tout comme l’Arabie saoudite. Pendant les négociations que nous avons menées avec les Iraniens, ces derniers nous ont dit que la guerre au Yémen devait immédiatement prendre fin et que le mouvement Ansarallah devait impérativement faire partie du futur gouvernement yéménite. »
Et d’ajouter : « Les États-Unis étaient parfaitement informés des agissements de l’Iran dans la région. C’est pourquoi nous avons fait, lors des négociations nucléaires, en sorte que les sanctions anti-iraniennes puissent être rétablies, si nécessaire. »
De son côté, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir, a balayé d’un revers de la main les rumeurs sur le gel de la vente d’armes « made in USA » à l’Arabie saoudite.
Il a, une fois de plus, accusé l’Iran de soutenir le terrorisme, de déstabiliser la région et d’entraver le commerce maritime dans le détroit d’Hormuz. Al-Joubeir a demandé à la communauté mondiale de mettre l’Iran sous pression pour qu’il change de politique.
Interrogé sur les relations Washington-Riyad sous le mandat de Donald Trump, John Kerry a expliqué que ces relations ne sortiraient pas de leur cadre historique, même après l’investiture du président élu.
Le chef de la diplomatie saoudienne a dénoncé la loi anti-saoudienne JASTA, réclamant sa modification.
« Les responsables américains savent bel et bien que la loi JASTA porte atteinte aux relations qu’entretient Washington avec les autres pays. Cette loi a été critiquée par 90 % des pays du monde et elle représente un danger sérieux pour les États-Unis. L’application de cette loi laissera régner la loi de la jungle », a indiqué le responsable saoudien.
Sur le même sujet, John Kerry a souligné que l’administration Obama compatissait avec les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001, tout en estimant que la loi JASTA était loin d’être efficace.
Il a demandé au Congrès des États-Unis de passer en revue cette loi.
Le secrétaire d’État américain a finalement martelé que Washington ne permettrait pas que l’Iran et le Hezbollah déstabilisent la région, passant sous silence le rôle délétère qu'y jouent les États-Unis.