La reprise d'Alep est le fruit de plus de 3 ans de combats acharnés de l'axe de la Résistance. Elle est surtout le reflet du choix stratégique du Hezbollah.
On se rappelle cette terrible année 2013 où les villes syriennes tombaient les unes après les autres entre les mains des terroristes. Le plan Volcan, concocté par l'axe Riyad/Doha/Ankara, marchait à merveille et les groupes terroristes qui proliféraient, marchaient sur la capitale syrienne, Damas. Les États-Unis et leurs alliés comptaient sur la fissure qui allait lézarder les rangs de l'armée syrienne et qui finirait, espéraient-ils, par faire tomber les institutions étatiques les unes après les autres.
Al Jazeera et consorts multipliaient les dépêches, allant jusqu'à annoncer la "fuite" d'Assad de la capitale, son départ précipité via la base navale russe de Lattaquié pour l'Iran ou la Russie !
La situation était si chaotique qu'au Liban, un illuminé au nom d'Ahmad al-Assir se préparait à embraser tout le pays aussitôt après la chute de la ville stratégique limitrophe du Sud libanais, à savoir al-Qusseir.
À l'époque, la Russie n'avait pas encore pris la mesure du danger qui menaçait son intégrité à travers la guerre lancée contre la Syrie et l'Iran était occupé à mener des pourparlers nucléaires. Pour Assad, il ne restait qu'un seul allié sur le terrain : le Hezbollah. Le choix de s'engager corps et âme aux côtés de l'armée syrienne n'a guère été facile. Les médias de la région allaient d'assaut en assaut contre la Résistance, qu'ils accusaient "d'ingérence en Syrie au prix de mettre en danger la sécurité libanaise". Mais le Hezbollah a fait son choix...
Les combattants aguerris de la Résistance se sont engagés directement dans les combats. Il aura suffi de quelques semaines pour qu'al-Qusseir soit libérée des mains des terroristes takfiristes. Et ce fut là que la donne s'est mise peu à peu à changer.
Alors que les diplomates occidentaux s'apprêtaient à signer l'acte de décès de l'État syrien à Genève, via la fameuse conférence "Genève 2", la victoire stratégique du Hezbollah à Qusseir a déclenché un effet de domino qui a neutralisé les efforts diplomatiques des anti-Assad.
Qui aurait cru qu'Assad, déjà donné perdant en 2012, recevrait une lettre du pape François dans laquelle l'auteur lui demande de préserver l'État syrien comme étant "l'exemple d'une coexistence pacifique des trois religions monothéistes" ?
Il n'est pas inutile de dire que l'axe Damas/Beyrouth/Bagdad/Téhéran doit sa victoire à Alep au Hezbollah, à la profondeur de la vision stratégique de son secrétaire général et au dévouement de ses soldats qui ont fait don de leur vie pour que la Syrie et, par ricochet, les autres États du Moyen-Orient continuent d'exister.