Human Rights Watch (HRW) a tenu le gouvernement birman responsable des incendies des maisons des Rohingyas dans les villages de l’État de Rakhine.
Selon l’ONG, depuis le 9 octobre dans les attaques des forces gouvernementales de la Birmanie, au moins 1.500 bâtiments appartenant à la minorité musulmane rohingya ont été détruits dans l’État de Rakhine et de nombreuses personnes ont été déplacées.
HRW a appelé les responsables birmans à favoriser, le plus tôt possible, l’accès des organisations humanitaires, des médias et observateurs internationaux aux régions dévastées dans l’État de Rakhine.
Human Rights Watch ajoute que le gouvernement birman a rejeté l’utilisation d’armes à feu contre les Rohingyas et qu’il a même accusé les milices d’avoir incendié les villages de cette minorité.
« Les résultats des enquêtes rejettent les allégations des autorités militaires et gouvernementales de la Birmanie selon lesquelles les milices rohingyas auraient mis à feu leurs propres villages », a déclaré Brad Adams, directeur pour l'Asie à Human Rights Watch.
« Les images satellite et les entretiens avec des témoins oculaires montrent clairement que c’est l’armée birmane qui a incendié ces bâtiments», a-t-il ajouté.
Le 16 novembre, le gouvernement birman a publié des images prises par un hélicoptère de l’armée dans l’État de Rakhine, balayant d’un revers de main le rapport de HRW sur la destruction des maisons des villageois.
Le nouveau rapport de l’ONG HRW est publié alors qu’un nombre de pays occidentaux ont réclamé vendredi l’accélération d’accès à l’État de Rakhine en vue d’acheminer des aides humanitaires aux sinistrés du nord du pays.
Suite à la publication de multiples rapports sur les invasions inhumaines de l’armée birmane contre les musulmans à Rakhine, l’ONU a demandé à Aung San Suu Kyi, leader du parti au pouvoir en Birmanie de visiter les régions à majorité musulmane à Rakhine et de rassurer les citoyens que le gouvernement les protégerait.
Pour rappel, depuis le lancement de l’opération militaire des forces gouvernementales birmanes à Rakhine, au moins 86 personnes ont été tuées et 22.000 autres sont passées au Bangladesh.