Les terroristes de l'ASL soutenus par la Turquie sont parvenus à entrer à Al-Bab, ville stratégique du nord de la Syrie.
La ville était occupée depuis 2012 par Daech qui s'en servait comme d'un de ses principaux bastions. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui est la vitrine médiatique de l'opposition syrienne pro-occidentale, reconnaît que les terroristes de l'ASL ont largement bénéficié du soutien aérien de la Turquie pour franchir les portes de la ville. Et pourtant, les sources sur le terrain ne rapportent aucune résistance significative de la part de Daech qui semble s'être retiré de la ville, juste avant l'arrivée de l'ASL.
Depuis le mois de septembre, la Turquie mène une offensive contre le nord de la Syrie qu'elle a baptisée " Bouclier de l'Euphrate", offensive qui lui a permis d'occuper les deux villes stratégiques syriennes que sont Jarablus et Azaz. Al-Bab en est la troisième.
Le retrait des terroristes de Daech d'Al-Bab a facilité l'offensive de l'organisation terroriste contre la ville de Palmyre où depuis samedi de très violents combats opposent les terroristes aux soldats de l'armée syrienne et à leurs alliés. C'est sur fond de ces évolutions qu'un attentat sanglant a frappé de plein fouet Istanbul, attentat non revendiqué qu'Erdogan a attribué à Daech. Cet attentat permettra évidemment au président turc de renforcer l'emprise de l'armée turque sur la ville d'Al-Bab.
Il y a deux semaines les forces syriennes avaient pris pour cible de leurs raids aériens les positions de l'armée turque dans la banlieue d'Al-Bab, ce qui avait provoqué la panique au sein de l'état-major du pouvoir turc. Alors que la bataille d'Alep entre dans sa dernière phase, la Turquie, l'un des principaux acteurs de la guerre anti-syrienne cherche, une fois de plus à tirer son épingle du jeu et encore sur le dos de son voisin syrien et en prenant le relais de Daech dans des régions dont ce dernier se retire.
Les analystes politiques relèvent les contradictions qui caractérisent la politique d'Ankara. Pour ces analystes, la Turquie joue autant que faire se peut sur le terrain russe, iranien et syrien sans perdre un seul instant de vue sa priorité, celle d'assurer les intérêts de l'Otan et des Etats-Unis.