La Russie est-elle sur le point de rallier à sa cause le général Haftar, commandant en chef de l'armée nationale libyenne? Veut-elle ainsi réparer l'erreur que fut le feu vert russe à l'intervention militaire de l'Otan contre l'Etat libyen en 2011, intervention qui a préparé le terrain à l'émergence et à l'extension du terrorisme au Moyen-Orient et dans le nord de l'Afrique?
Le "sulfureux" général ainsi que le qualifient les médias occidentaux est arrivé en tout cas dimanche soir à Moscou, pour une visite officielle en Russie.
Selon Russia Today, ce déplacement du général Haftar vise à "renforcer les relations bilatérales". La situation en Libye est surtout au menu des discussions avec les autorités russes. Les deux parties devront aussi discuter des questions d’intérêt commun dont le renforcement de la sécurité et des coopérations bilatérales.
Il s’agit de la deuxième visite effectuée par le général libyen, Haftar, à Moscou, après celle de 27 juin.
L’ancien général de Kadhafi, Haftar est soutenu par l’Egypte d'Al Sissi.
Ce commandant militaire ne reconnaît pas le gouvernement libyen d'union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, soutenu par l’Occident.
Les forces armées sous commandement du général Haftar, ont lancé, il y a deux mois, une opération baptisée « al-Bunyan al-Marsous », pour libérer les régions occupées par Daech, notamment dans la ville de Syrte, bastion du groupe terroriste en Libye. Les succès militaires des forces sous le commandement du général libyen se succèdent depuis : ses forces ont libéré la principale plate-forme d’exportation du brut libyen située en Cyrénaïque (Est).
En octobre dernier, les sources russes citées par « Izvestia » ont fait état d'une demande officielle des Libyens auprès de Moscou : « Les Libyens demandent de leur livrer non seulement des armes d’infanterie, mais aussi du matériel, y compris des avions. Par ailleurs, ils ont appelé Moscou à démarrer en Libye une opération militaire contre les islamistes, du même type que celle qui a lieu actuellement en Syrie ».