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Ce qui se joue derrière la rencontre Aoun/délégation saoudienne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Rencontre entre Khaled al-Feysal, gouverneur de la Mecque et le Président libanais Michel Aoun©Tasnimnews#Relations saoudo-libanaises

Le Président libanais, Michel Aoun, a reçu lundi, 21 novembre une délégation saoudienne dirigée par Khaled al-Feysal, gouverneur de la Mecque, et conseiller du roi saoudien, Malek Salman.

Les deux parties se sont discutées des évolutions libanaises et régionales mais aussi des relations bilatérales.

La délégation saoudienne devrait aussi rencontrer le Président du parlement, Nabih Berri.

Selon l'analyste libanais, Vahib Vahabi, qui s’exprimait à l’occasion d’une interview avec l’agence Fars, la visite d'une délégation saoudiens à Beyrouth vise à influencer la composition du nouveau cabinet libanais.

Pour cet analyste, la visite constitue aussi une tentative destinée à booster les relations Beyrouth-Riyad et de les ramener à ce qu'elles étaient il y a encore deux ans. 

Selon cet expert, ce qui se joue au cours de ces rencontres n'ira pas sans influencer les choix du Premier ministre, Saad Hariri. Ce qui laisse présager de nouvelles tensions pour les semaines à venir. Le Président Michel Aoun est un allié du Hezbollah.   

Les relations entre l'Arabie saoudite et le Liban se sont nettement détériorées après que les parties libanaises eurent refusé de rallier la position anti-Hezbollah de Riyad qui a inclut la Résistance libanaise, seule partie arabe à avoir vaincu Israël, sur sa liste d'organisations terroristes. L'armée libanaise n'a pas vu non plus d'un bon œil la décision de Riyad d'annuler son aide militaire promise qui visait à aider le Liban dans sa guerre contre les groupes takfiristes.

Un autre expert libanais, Ali Mourad, commente d'ailleurs cet épisode douloureux des relations saoudo-libanaise qui n'est pas prêt à s'effacer des mémoires.

Pour cet expert libanais , la visite de la délégation saoudienne au Liban est à inscrire dans la prolongation de la visite du ministre saoudien des Affaires du Golfe (persique) à Beyrouth, juste avant l'élection du président Aoun.

" Les Saoudien croient pouvoir reprendre en main le dossier libanais un an après l'avoir lâché sous prétexte de vouloir s'opposer au Hezbollah. Mais c'est trop simpliste de croire que les Libanais vont faire table rase de ce que Riyad a fait et de la décision qu'il a prise contre l'armée libanaise. Les promesses faites par l'Arabie saoudite au sujet du don à l'armée ne sont pas trop sérieuses non plus dans la mesure où Riyad traverse une période de turbulence économique"

L'expert s'est dit inquiet de voir les promesses creuses de Riyad se répercuter sur les récents développements au Liban et de créer une nouvelle crise politique avec en amont une nouvelle paralysie institutionnelle.

Pour Mourad, le regain d'intérêt de Riyad pour le Liban a une simple explication : "les succès militaires du Hezbollah en Syrie poussent de plus en plus les saoudiens à chercher à impliquer le Hezbollah dans des crises internes . Au contraire de ce qui se dit, Riyad compte beaucoup sur le nouveau président américain qui passe pour un ultra-conservateur et qui devrait attiser les tensions et les conflits au Moyen-Orient"

Ali Mourad est revenu sur le parade militaire qu'a organisé le Hezbollah à Homs en Syrie et a affirmé :" Le Hezbollah est bien décidé de rester en Syrie parce qu'il y va de la sécurité du Liban. Et Aoun, allié du Hezbollah, ne reviendra pas sur cette priorité stratégique" 

Une cérémonie de fête célébrant l'indépendance du Liban, le 22 novembre 1943©L'OrientLeJour

A l’occasion de la célébration de la fête de l'Indépendance, le Président Aoun a insisté lors d’un discours sur le fait que les ingérences étrangères menaçaient la stabilité et la sécurité du Liban.

Dans le même temps, le Premier ministre Saad Hariri, chargé de former le nouveau cabinet, vient d’annoncer un report de l'annonce du nouveau gouvernement en raison des divergences internes. 

 

   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV