Human Rights Watch appelle le Royaume-Uni et les États-Unis à stopper la vente d’armes au régime de Riyad qui les utilise pour commettre des crimes de guerre.
Selon un rapport de la "Campagne de lutte contre le commerce des armes", durant le mandat de David Cameron, le Royaume-Uni a vendu à l’Arabie saoudite des armements pour un montant de plus de 6,7 milliards de livres.
Dans ce droit fil, quatre sénateurs du Congrès des États-Unis – les républicains Rand Paul et Mike Lee, les démocrates Chris Murphy et Al Franken – ont présenté l’avant-projet d’une loi qui interdit toute vente d’armes des États-Unis au régime saoudien. Le texte n’a pas été encore soumis au vote, mais son élaboration est le signe d’une sérieuse opposition, parmi les législateurs américains, aux accords de vente d’armements à l’Arabie saoudite.
Les rapports de l'ONU stipulent que les armements américains sont transités via la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Monténégro, la Slovaquie, la Serbie et la Roumanie. Quand le conflit en Syrie a pris de l’ampleur en 2012, ces huit pays ont vendu de grandes quantités d’armes à l’Arabie saoudite, la Jordanie, les Émirats arabes unis et la Turquie. Ces derniers étaient les fournisseurs des groupes terroristes en Syrie et au Yémen. Selon les rapports onusiens, les Pays-Bas sont le seul pays européen à avoir voté pour le gel de ses exportations d’armes vers Riyad. Les élus néerlandais avaient, en mars dernier, pointé du doigt les nombreux cas de violation des droits de l’Homme, commis par l'Arabie saoudite.
L’autre point frappant est que la permission d’exportation d’armes aux pays en conflit est délivrée à un moment où les analystes de différents pays mettent en garde contre l’effet irréversible de la vente d’armes sur la recrudescence du conflit syrien. Or, les armes tombent dans les mains des groupes armés liés aux terroristes de l’Armée syrienne libre (ASL) soutenue par l’Occident et des groupes terroristes comme Ansar al-Cham, Fatah al-Cham (ex-Front al-Nosra) et Daech, mettant ainsi de l’huile sur le feu de la guerre en Syrie.
Un bref coup d’œil sur les stigmates de la guerre imposée par le régime saoudien au Yémen permet de réaliser à quel point les lois de la guerre sont foulées aux pieds, ce qui nécessite que les pays exportateurs d’armes arrêtent de surarmer les pays comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Selon les dernières estimations, depuis le début de l’offensive saoudienne contre le Yémen, le nombre des morts civils se chiffre à 11.403 et celui des blessés à 19.343, dont des centaines de femmes et d'enfants.
2.458 enfants et 1.811 femmes ont trouvé la mort et parmi les blessés, on compte 2.253 enfants et 1.906 femmes.
380 maisons et 675 mosquées ont été détruites.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait auparavant annoncé dans un rapport que les habitants de 40% du territoire yéménite souffrent d'une pénurie de soins médicaux.