Au stade où elle en est, la bataille pour la libération de Mossoul a deux vertus : primo, l'Irak est sur le point de passer à une nouvelle étape sur fond de ce qui pourrait être qualifié de défaite du projet américain en Irak. Secundo, de cette défaite, découlera un changement des rapports de forces face au terrorisme actif en Syrie.
Le projet " terroriste" des Etats-Unis est l'un des outils de la politique étrangère de Washington en Asie de l'ouest. Or cet outil est défié désormais aussi bien en Syrie qu'en Irak.
En Irak, plus précisément, les Américains semblent être plus ou moins dépassés par la tournure que prennent les événements: face à l'avancée rapide des troupes au sol anti-Daech, les Américains multiplient des actes de sabotage. Des rapports ont fait état dès les premières semaines, des armes et des vivres héliportés du Pentagone aux terroristes daechistes de Mossoul. On a appris par la suite l'implication américaine dans l'attaque terroriste de Daech contre une centrale électrique à Kirkuk qui a coûté la vie entre autres à quatre techniciens iraniens.Les chasseurs américains ont tenu ensuite à pilonner à coup de roquettes un QG de l'armée et des forces des Hachd al-Chaabi avant de s'en excuser.
Mais c'est quoi qui gêne à ce point les Américains? Force est de constater que la présence des forces de mobilisation populaire, Hachd al-Chaabi, ne peut être tolérée par Washington qui n'a pas l'habitude de voir les "forces nationales d'un pays agir dans le sens opposé à ses intérêts".
A Mossoul, les "Hachd" jouent un rôle de premier plan sur l'axe occidental de la ville. Elles sont censées libérer la ville de Tal Afar, point de passage potentiel des terroristes de Daech de l'Irak vers la Syrie voisine. C'est à Tal Afar qu'il faudrait définitivement bloquer le passage des terroristes, n'en déplaise aux Américains et aux Turcs qui disent tout faire pour empêcher cette perspective. Le projet américain au Moyen-Orient qui visait à affaiblir les mouvements de la Résistance au Liban, en Syrie et en Irak est désormais un échec.
Daech de Mossoul tombera lui aussi dans la nasse de Hachd al-Chabi. C'est pour cette même raison que les autorités du Pentagone ont clairement indiqué ne pas vouloir apporter un soutien aérien aux "Hachd". La Turquie a même menacé d'intervenir militairement à Tel Afar pour défendre " les Turkmènes" alors que cette minorité entretient d'excellentes relations avec les forces de mobilisation populaire. Le comportement américain fait montre d'une nette évolution : des actes de sabotage d'il y a un mois, les Etats-Unis en sont désormais à menacer d'une intervention militaire directe à Tal Afar, en soutien manifeste aux terroristes de Daech. Il est vrai que les terroristes de Tal Afar sont dotés de missiles "Taw" et jouissent de ce fait d'une extrême nuisibilité. Mais ce n'est pas tout : selon des sources bien informées, une véritable cyber-guerre est engagée par les Américains contre les combattants de Hachd qui leur brouille le système de télécommunication, de surveillance, d'artillerie, de connexion entre les unités de guerre d'une part et le QG de l'autre. Par tous ces actes, les Etats-Unis ont l'intention de redonner la vie à Daech, d'ouvrir le passage des milliers de terroristes de l'Irak à la Syrie.
Mais quelles sont les chances de succès de Washington? nulles à y regarder de près.... une aviation hésitante telle que celle des Américains ne sera jamais remplacée des troupes d'élite que sont les Hachd au sol ...