L'élection du général Aoun à la présidence libanaise a suscité des réticences de Washington au regard des liens qu'unissent le nouveau président au Hezbollah. Et la France ?
Le Président français, François Hollande, s'est entretenu lundi avec Michel Aoun, son homologue libanais, a annoncé l'ambassade française au Liban dans un communiqué. "Il lui a présenté ses félicitations alors que le mandat de son prédécesseur s'était achevé il y a plus de 2 ans. Il lui a confirmé l'amitié indéfectible de la France à l'égard de son pays. Hollande a confirmé au Président Aoun la détermination de la France à continuer à se tenir aux côtés du Liban et à lui apporter son soutien pour préserver sa stabilité, son intégrité et sa sécurité, dans le contexte tragique que connaît la région", affirme l'AFP.
Et de poursuivre : "Le Président français s'est également entretenu avec le président de l'Assemblée nationale libanaise, M. Nabih Berri, dont il a salué l'engagement en faveur du dialogue national. Il a en outre rendu hommage au président du Conseil des ministres, M. Tammam Salam, pour son action dans des circonstances difficiles."
Le communiqué ajoute : "Il s'entretiendra avec le prochain Premier ministre dès qu'il aura été désigné."
Pour les analystes politiques, cette réaction française est plutôt positive et montre à quel point la France compte préserver la qualité de ses relations avec toutes les parties en présence au Liban. Les tentatives des États-Unis et de leurs alliés du golfe Persique pour "diaboliser le Hezbollah" ont laissé jusqu'ici insensible Paris, ce dernier n'ayant pas participé au train des sanctions imposées au Hezbollah.
Pour rappel, la France jouit depuis le XIXe siècle d'une place de choix au Liban. La relation toute particulière entre la France et le Liban (en particulier avec les maronites, dont le général Aoun est issu) a eu pour conséquence la séparation du Liban de la Syrie par la France. L'alliance durable entre Aoun et le Hezbollah est aussi à interpréter comme une évolution importante, susceptible d'éloigner les chrétiens libanais de l'Occident et de les rapprocher des chiites libanais.
Avec AFP