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Aoun s'apprête à devenir président libanais

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Michel Aoun sera élu président©L'OrientLeJour

Le Parlement libanais a élu ce lundi 31 octobre à la présidence, Michel Aoun. C'est un vide institutionnel long de deux ans et demi qui s’achèvera donc avec l'arrivée à Baabda de cet ancien général chrétien.

A moins d’une surprise de dernière minute, Aoun devrait accéder à la magistrature suprême, pour un mandat de six ans non renouvelable, au terme de la 46e réunion organisée pour élire un président. 

De nombreux analystes politiques ne peuvent se garder de voir à travers cette élection une nouvelle preuve de la montée en puissance du Hezbollah sur la scène libanaise. Cela fait dix ans (avant la guerre de 2006, ndlr) que le général Aoun s'est rallié à la Résistance et le soutien du Hezbollah à sa candidature date d'au moins trois ans. C’est l’une des alliances les plus solides dans un pays en proie aux changements de coalition permanents.

L'ex-premier ministre Hariri apporte son soutien à Michel Aoun© The Crusader Journal

Mais ce n’est pas tout : la « présidence Aoun » incarne autrement la victoire du Hezbollah car le général a aussi obtenu l’appui inopiné de deux de ses adversaires politiques les plus farouches : le chef chrétien maronite des Forces libanaises, Samir Geagea, et l’ancien premier ministre sunnite Saad Hariri. Tous deux sont pourtant hostiles au Hezbollah et au président syrien, Bachar Al-Assad. El leurs liens avérés avec Tel-Aviv et Riyad ne sont secrets pour personnes. 

Le choix de Hariri reste pour de nombreux commentateurs équivalent à une machine arrière monumentale qui a porté un coup dur à l'unité des partisans de Riyad au pays du Cèdre. Dès l'annonce du soutien de l'ex-premier ministre Saad Hariri, des manifestations de colère ont éclaté dans les rangs de son mouvement "14 mars" qui n'est désormais, selon certains analystes, que l'ombre de lui-même. Lâché par le parrain saoudien, Hariri a fait un choix difficile qui s'inscrit dans le sens opposé aux intérêts de Riyad. D'aucuns affirment que sa probable mandat à la tête du gouvernement libanais saurait récompenser son désormais isolement dans son propre camp. 

Cette victoire sans conteste du Hezbollah n'a pas laissé indifférents non plus les médias israéliens qui tempêtent à l'idée de voir le général entrer au palais de Baabda.

Le quotidien israélien, Israel Hayom, proche de Netanyahu, dénonce à travers cette élection, " la victoire du secrétaire général du Hezbollah, ‘Sayed’ Hassan Nasrallah"! Le journal s'indigne même que "Hariri, allié de l’Arabie saoudite, se soit rendu à Canossa face à Nasrallah ». « Hariri a hissé le drapeau blanc tout comme l'Arabie saoudite qui offre le Liban sur un plateau d'argent à Nasrallah et aux Iraniens" prétend le quotidien. 

Israel Hayoum constate en ces termes un changement stratégique de taille sur la scène libanaise: « Dans le passé, les chrétiens maronites au Liban comptaient sur le soutien de la France et des Etats-Unis voire Israël. Or, aujourd’hui la situation a changé et Aoun et les Maronites ont lié leur sort à celui de Nasrallah et d’Iran ". 

Un Aoun à Baabda n'a rien de réjouissant pour Israël, dit de son côté, le journal israélien Yediot Aharonot car "si Aoun devient président,...plus personne n'osera désarmer le Hezbollah. Ce serait d’autant plus inquiétant pour l’Arabie saoudite". 

Le chef de l’Etat est élu par la Chambre des députés. Il doit être élu à bulletin secret, à la majorité des deux tiers des députés au premier tour, et à la majorité absolue aux tours suivants (soit 65 voix). Selon un sondage du quotidien libanais Assafir, l’ancien militaire, toujours appelé « le Général » au Liban, pourrait remporter l’élection dès le premier tour, avec 94 voix.

Avec Al Manar et Le Monde

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SOURCE: FRENCH PRESS TV