Mossoul : les habitants des villages libérés par les forces irakiennes ont des souvenirs gravés à jamais dans leurs mémoires.
C'est tourner le couteau dans la plaie lorsqu'elle évoque ses souvenirs. Pourtant, Felize Mustafa ancienne captive âgée de 66 ans raconte comment elle et sa famille ainsi que 130 autres familles ont vécu des jours plus macabres que sombres. En effet, durant les quatre jours de combats qui ont opposé terroristes et Peshmergas, les habitants de Tabzava sont restés sans eau et nourriture, n'ayant pas l'audace de quitter leurs maisons.
« Nous ressemblions à des morts vivants », confie, les larmes aux yeux, Felize Mustafa, au journaliste de Sputnik. « Ils ont décapité mon fils Ali sur la place du village parce qu'avant, il était policier du gouvernement de l'Irak. Je l'ai vu de mes propres yeux. (…) Mon fils avait 30 ans, il était marié et il avait trois enfants ».
Mustafa Hesen, âgé de 36 ans, raconte que la cruauté des terroristes était sans limites : « Nous n'avions même pas le droit de fumer. On nous interdisait de nous raser, de regarder la télévision et d'écouter de la musique. Les terroristes voulaient contrôler nos vies dans les moindres détails. (...) Bien sûr, que nous voulons rentrer chez nous ! À condition que si les terroristes soient tous éliminés. (…) Nous avons peur qu'ils ne nous attaquent de nouveau. Pour l'instant, nous préférons rester dans un camp de réfugiés à Erbil ».
Zeki Ibrahim, âgé lui de 64 ans, se souvient comment les supplices étaient devenus partie intégrante de la vie de la population de Bartilla, autre village aux mains des terroristes :
« Des coups de fouet et d'autres types de tortures étaient devenus quotidiennes. Une fois, ils ont rassemblé tous les habitants du village et devant les yeux de tous, ils l'ont jeté depuis le troisième étage d'un immeuble. Celui-ci avait été accusé par les terroristes d'avoir eu des relations homosexuelles. Une pire sentence a été livrée contre l'une des villageoises, accusée d'adultère. La population a été poussée à prendre part à sa lapidation».
Interrogé par Sputnik, Murad Hemo, un habitant du village Zeydani, décrit ainsi les patrouilles spécialement créées pour surveiller les femmes :
« Seuls leurs yeux pouvaient rester découverts, le reste du corps devant être entièrement voilé. Celles parmi nos femmes qui violaient les règles, recevaient immédiatement des coups de fouet ».