L'Unesco a formellement adopté, mardi 18 octobre, une résolution sur la protection du patrimoine culturel palestinien à Qods-Est, mais qui, d'après le régime d'Israël, nie tout lien des Juifs avec cette ville sainte.
Présenté par l'Algérie, l'Egypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan, le texte a été validé par les 58 États membres du Conseil exécutif de l'Unesco, réunis en assemblée plénière au siège de l'organisation à Paris.
L'Unesco, l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, a renouvelé, le 13 octobre, deux projets de résolution visant à "sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Qods-Est", la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par le régime d'Israël, et dénonçant les restrictions d'accès imposées par les autorités israéliennes aux musulmans souhaitant se rendre sur l'Esplanade des Mosquées.
L'adoption de ce projet de résolution a suscité la vive colère des autorités israéliennes si bien que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé la suspension de la coopération de Tel-Aviv avec cette instance de l'ONU.
Le Mexique, l'un des pays parrainant le texte, a protesté, mardi, contre les termes arabes mentionnés par l'Unesco au lieu du "Mont du Temple". Mais quelques heures après, le représentant mexicain auprès de l'ONU a retiré sa protestation.
Qods-Est, la partie palestinienne de la ville, est occupée depuis 1967 par le régime d'Israël et depuis annexée - une annexion considérée comme illégale par l'ONU. Elle abrite la vieille ville et ses remparts, un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
C'est là, au cœur du conflit israélien, que se trouve l'ultra-sensible esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam mais aussi le site le plus sacré pour les Juifs qui le révèrent sous le nom de "Mont du Temple".
Par un héritage historique, la Jordanie continue d'administrer l'esplanade, mais Israël en contrôle tous les accès.
Même si le projet de décision "affirme l'importance de la Vieille Ville de Jérusalem pour les trois religions monothéistes", la classe politique israélienne s'est unanimement opposée à son adoption.
Alors que le texte défend le droit des Palestiniens à avoir un accès libre à leur lieu de culte et critique les exactions des forces israéliennes, les autorités israéliennes ont lancé un tapage médiatique sous prétexte que l'Unesco voudrait nier le lien entre les Juifs et le "Mont du Temple".
Avec des médias