Nombre d’événements ont eu lieu, ces quelques derniers mois, suscitant la colère de l’Arabie saoudite vis-à-vis de l’Egypte et conduisant à une détérioration des relations saoudo-égyptiennes.
Parmi ces événements bien amers pour Riyad, on évoque les différends au sujet de la Syrie et la tenue de la conférence des Sunnites en Tchétchénie en présence des Oulémas d’al-Azhar , conférence qui s'est déroulée en l’absence des muftis wahhabites saoudiens. Et pourtant, Riyad avait compté sur Sissi comme on compterait sur un ami … Il n’y a pas si longtemps encore le Roi d’Arabie a reçu le cadeau Ô combien généreux du Président égyptien, Abdelfattah al-Sissi : les deux îles égyptiennes de Tiran et Sanafir ont été offertes au roi d’Arabie lors de sa visite en Egypte, provoquant de vives tensions entre les deux pays.
Tout a commencé avec la tenue de la conférence des Oulémas sunnites en Tchétchénie à laquelle participaient les Oulémas d’al-Azhar tandis que les cheikhs wahhabites n’y avaient pas été invités. N’est-ce pas une prise de position de l’Egypte face à l’Arabie au sein du monde des Sunnites ?
L’Egypte et l’Arabie se divergent sur des dossiers prioritaires à traiter dont et surtout la Syrie et le Yémen.
Par rivalité avec l'Iran, l'Arabie saoudite est allé jusqu'à se réconcilier avec les Frères musulmans aussi bien dans le dossier yéménite que dans celui de la Syrie ou encore de l'Irak.
Ses élans pro Frères ont même conduit Riyad à pousser Le Caire à composer avec la Turquie et le Qatar. Seulement l'Egypte ne voit pas les choses sous le même angle que les Saoudiens.
Le président Abdelfattah al-Sissi est convaincu que le péril "frériste" menace l'Egypte et que ce péril plane aussi sur le Yémen, la Syrie ou encore la Libye.
Le leadership égyptien est d’avis que le maintien du président Bachar al-Assad à la tête du pouvoir affaiblirait les groupes extrémistes et entre autres ceux liés aux Frères musulmans et que l'élimination d'Assad de la scène politique syrienne ne bénéficierait qu'aux terroristes.
S’agissant du Yémen, les divergences persistent. L’Arabie saoudite attendait l’aide et l’assistance de l’Egypte qui les a refusés arguant du fait que Le Caire ne voudrait à aucun prix reconduire l'expérience de l'enlisement Nassériste au Yémen .
Après la chute de Mohammad Morsi, Riyad a promis une aide de 12 milliards de dollars à Sissi, promesse partiellement honorée via des prêts à fonds perdu.
Après ce prêt, Riyad s'attendait à ce que Sissi se lance, corps et âme dans l'équipée militaire yéménite, chose qui ne s'est pas réalisée. En tout et pour tout, Le Caire a donné son aval aux patrouilles de ses forces navales près de Bab el Mandeb, patrouilles qui ont montré leur limite depuis qu' Ansarallah a attaqué un navire de guerre yéménite par ses tirs de missiles.
Les choses sont ce qu'elles sont, il n'existe plus beaucoup d'espoir pour voir Sissi rallier entièrement le camp de Salmane....