Le chef de file de l'opposition gabonaise, Jean Ping, a rejeté samedi la confirmation selon lui "injuste", par la Cour constitutionnelle, de la victoire d'Ali Bongo à l'élection présidentielle du 27 août. Son rejet de l'avis de la Cour constitutionnelle laisse augurer de la poursuite d'une crise politique violente dans le pays.
S'adressant à ses partisans et à la presse à sa résidence à Libreville, Jean Ping a appelé la population à "rester vigilante et mobilisée".
"Nous ferons en sorte que le choix des Gabonais soit respecté. 2016 ne sera pas 2009", a-t-il dit en faisant allusion à la précédente présidentielle, qui avait vu l'élection d'Ali Bongo à la succession de son père, Omar Bongo, lequel avait dirigé le pays pendant 42 ans.
Ali Bongo s'est employé samedi à apaiser les tensions, appelant au dialogue et promettant d'ouvrir le futur gouvernement à des figures de l'opposition. Ainsi n'a-t-il pas exclu que Jean Ping soit convié à en faire partie. "Tout est possible", a-t-il dit.
Ali Bongo a rejeté en revanche l'idée d'une médiation internationale dans la crise politique.
"Nous n'avons pas besoin d'une médiation internationale. Entre Gabonais, nous savons nous parler", a-t-il dit.
La Cour constitutionnelle avait accédé à la demande de Jean Ping de réexaminer les résultats de la présidentielle dans la province du Haut-Ogooué, où Ali Bongo a selon les résultats officiels obtenu 95% des suffrages et où le taux de participation s'est élevé à 99,9%.
Avec l'AFP