La vente d'armements britanniques à l'Arabie saoudite se poursuit en dépit de son interdiction par le Parlement européen.
Le Parlement européen avait réclamé en février dernier, un embargo sur les livraisons d’armes des pays de l’Union européenne à l’Arabie saoudite. Cette demande a été adressée à la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Federica Mogherini, dans le cadre d’une résolution adoptée par les eurodéputés à une large majorité lors d’une séance plénière à Bruxelles.
Les membres du Parlement européen condamnaient ainsi « les frappes aériennes de la coalition menée par l’Arabie et le blocus naval qu’elle a imposé au Yémen, qui ont conduit à des milliers de morts, et ont encore déstabilisé davantage » le pays.
Mais avec l’échec de l’interdiction de l’usage des armes britanniques par le régime de Riyad au Yémen, Londres se retrouve moins oppressé dans ses transactions avec son plus gros client.
Le comité de contrôle de l’exportation d’armements de la Chambre des Communes du Royaume-Uni a élaboré le 15 septembre deux rapports dont un seul a été émis, en raison de différends internes.
Les deux rapports exhortent le gouvernement anglais à créer, sous l’égide de l’ONU, un comité chargé d’enquêter sur les cas de violation du droit international humanitaire (DIH).
Pourtant, Amnesty International avait auparavant fait état de l’utilisation par la coalition arabe conduite par Riyad d’armes prohibées comme les bombes à fragmentation de fabrication américaine, britannique et brésilienne au nord du Yémen.
Depuis le début de l'agression militaire saoudienne contre le Yémen en mars 2015, Londres a autorisé la vente de près de 3 milliards de livres (soit 4.3 milliards de dollars) d'armements à l'Arabie saoudite. Depuis 2010, les ventes d’armements dont des hélicoptères et des drones, sont estimées à 6.7 milliards de livres.
Avec Le Monde