Les analystes politiques sont largement revenus sur les récents propos du chef d'Ansarallah, Abdel Malek al- Houthi,l’un des plus importants depuis le début de la guerre saoudienne contre le Yémen. Dans son discours, Houthi évoque pour la première fois "la révolte des saoudiens contre le régime despotique des Al-Saoud".
Al-Houthi tend la main aux habitants saoudiens de la « péninsule arabe », notamment ceux vivant dans les régions frontalières, " ceux qui voient leur maison, leur terre agricole confisquées par le régime des Saoud avant d'être réduites en cendres", " ceux que le régime saoudien traite en citoyen de seconde zone". Al- Houthi leur propose son aide afin de les libérer du régime saoudien. Son appel s'adresse également à la minorité chiite de l'Est saoudien que Riyad humilie, maltraite, méprise comme s'ils étaient des citoyens de " dixième degré"!
Les analystes perçoivent à travers ce discours, une nouvelle étape qui s'ouvre dans le conflit que Riyad a déclenché en mars 2015 : après avoir bravement résisté à l'agression saoudienne, allant jusqu'à tirer des missiles contre les territoires ennemis, les Yéménites sont prêts à livrer une longue guerre asymétrique contre l'ennemi saoudien pour libérer l'Arabie de la mainmise des Saouds.
Riyad, ajoutent ces mêmes experts, prendra sans doute l’appel d’al-Houthi au sérieux. Les craintes de la famille royale ne se limiteront plus aux opérations de riposte yéménites dans les régions frontalières, mais à "un soulèvement probable des Saoudiens eux-mêmes".
Le numéro un d’Ansarallah a assuré de plus que « les forces yéménites ne visent pas la population de la péninsule arabe, notamment ceux habitant à Jizane, Najrane et Assir, car ils sont opprimés ».