Le président philippin Rodrigo Duterte réclame le départ de l'armée américaine de son territoire, parce qu'il craint que leur présence ne complique la lutte contre les rebelles d'Abu Sayyaf.
« Ces forces spéciales, elles doivent partir », a déclaré Rodrigo Duterte lors d'une cérémonie. « Je ne veux pas de querelle avec les États-Unis, mais ils doivent partir. »
« Les Américains, ils vont vraiment les tuer, ils vont essayer de les kidnapper et d'obtenir des rançons », poursuit le président Duterte en allusion au groupe séparatiste Abu Sayyaf.
La requête de M. Duterte intervient une semaine après l'incident diplomatique qu'il avait déclenché en insultant publiquement le président américain, Barack Obama, le traitant de « bâtard ».
Rodrigo Duterte a régulièrement accusé les États-Unis d'hypocrisie, notamment lorsqu'ils critiquaient sa politique de lutte contre la drogue.
Le président Duterte accuse également les États-Unis d'être responsables de la mort de musulmans philippins au cours d'une campagne de pacification au début du siècle dernier.
De plus, la présence américaine en sol philippin constitue source de tensions avec la Chine, ce que Duterte n'apprécie guère. Cette dernière n'apprécie pas la présence de troupes américaines dans sa zone d'influence régionale.
L'ambassade américaine n'a fait aucun commentaire sur les nouvelles déclarations du président philippin.
Les États-Unis ont déployé des forces spéciales dans le sud des Philippines en 2002, mais le programme a été suspendu en 2015. Un contingent demeure toutefois en poste qui dit vouloir apporter du soutien technique et logistique à l'armée philippine.
Avec Reuters et AP