Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a rejeté mardi la "menace" de la Turquie de ne plus appliquer un accord crucial limitant l'afflux de migrants en Europe faute de libéralisation du régime de visa pour les Turcs.
"Cela n'apporte rien de se lancer mutuellement des ultimatums ou de se menacer", a jugé M. Steinmeier dans le quotidien régional Rheinische Post, répondant à son homologue Mevlut Cavusoglu. Ce dernier avait réitéré lundi la menace de laisser tomber l'accord UE-Turquie sur les réfugiés si les Européens n'ouvrent pas leurs frontières aux Turcs d'ici octobre.
La Turquie "a encore du travail" pour obtenir de l'UE une exemption de visas, a estimé le chef de la diplomatie allemande. "La Turquie s'est engagée à mettre en œuvre les avancées requises" pour cette exemption de visas, et "ce n'est pour l'heure pas le cas", a-t-il ajouté.
Le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel, en campagne dans le nord du pays avec son parti social-démocrate, avait aussi estimé lundi qu'en "aucun cas l'Allemagne ou l'Europe ne peuvent faire l'objet d'un chantage" de la part de la Turquie.