Le président turc a stigmatisé les déclarations des officiels américains sur les événements après-coup d’Etat, soulignant que les arrestations se poursuivraient jusqu’à ce que les auteurs soient identifiés.
Recep Tayyip Erdogan a balayé d’un revers de main les critiques formulées par un général américain visant la répression des putschistes en Turquie.
En visite dans un centre d'entraînement de l'armée, bombardé par les putschistes dans la nuit du 15 au 16 juillet, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déploré que les pays qui auraient dû féliciter Ankara pour la mise en échec de la tentative du coup d’Etat se rangent aujourd’hui aux côtés des putschistes.
Erdogan a durci le ton contre Joseph Votel, chef du commandement central des forces américaines au Proche-Orient, et s’est adressé à lui en ces termes : « Vous prenez le parti des putschistes au lieu de défendre un pays qui a mis en échec la tentative de coup d'Etat. Celui qui a ourdi le coup d'Etat est déjà dans votre pays et vous le nourrissez ».
Le général américain Joseph Votel avait déclaré que la répression des pro-Gülen en Turquie et la géante vague d’arrestations auraient des impacts négatifs sur les opérations anti-Daech.
Par ailleurs, le Premier ministre turc Binali Yildirim a prononcé un discours devant les manifestants anti-putschistes et a fait état de la fermeture des casernes liées à la tentative de coup d'État ainsi qu'une base aérienne, près d'Ankara.
"Nous fermerons toutes les casernes qui ont envoyé des chars et des hélicoptères", a dit Binali Yildirim dans un discours retransmis en direct de la base aérienne d'Akinci, au nord d'Ankara, qui a servi elle-même aux putschistes.
Evoquant le refuge de Fethullah Gülen aux Etats-Unis, le Premier ministre turc a déclaré : « L’ennemi ne se trouve pas à Ankara ni à Istanbul ».
Le gouvernement turc vient de fermer 16 chaînes de télévision, 45 journaux, 15 magazines et 29 maisons d’édition.
16.000 personnes dont 10.000 militaires ont été arrêtés et plus de 60.000 fonctionnaires renvoyés sous accusation d’avoir des liens avec le coup d’Etat et l’Organisation terroriste Gülen.