Une énorme désillusion: la France a échoué sur la dernière marche en étant battue en finale de "son" Euro par le Portugal (1-0 a.p.), enfin titré malgré les larmes et la sortie sur blessure de sa superstar Cristiano Ronaldo, dimanche au Stade de France.
"Le sentiment qui prédomine c'est une énorme déception. C'est dur de perdre cette finale comme ça", a avoué le sélectionneur français Didier Deschamps. "Il n'y a pas de mots pour décrire ce sentiment. Il faudra du temps pour digérer ça", a-t-il dit.
Tout un pays s'était mis à espérer un 3e couronnement continental après ceux de 1984 et de 2000 et n'imaginait pas pareille issue cruelle, trois jours après un exploit face aux champions du monde allemands (2-0).
C'était faire peu de cas de l'adversaire, ce petit voisin souvent placé, jamais gagnant, qui a obtenu sa consécration au terme d'un Championnat d'Europe débuté piteusement avant une montée en gamme impressionnante.
Le suspense aura duré 109 minutes avant la délivrance portugaise sur une frappe limpide de 20 mètres d'Eder, promu nouveau héros de tout un peuple.
On attendait Ronaldo dans le rôle-titre mais la Selecçao s'est trouvée un sauveur totalement improbable avec cet attaquant évoluant à Lille, entré en jeu à la 79e minute et qui a en quelque sorte vengé le N.7 du Real Madrid.
Blessé au genou gauche dès l'entame de match après un choc avec Dimitri Payet (8e), Ronaldo avait dû quitter les siens sur une civière, en pleurs (24e). Ce sont finalement des larmes de joie qu'Eder a déclenchées chez Ronaldo, qui a pu soulever le trophée lors de la cérémonie finale.
"C'est un trophée pour tous les Portugais, tous les immigrés, tous les gens qui ont cru en nous", a lancé Ronaldo au micro de beIN Sport.
Le succès portugais sur le sol français est une sorte de clin d'œil du destin. En 2004, la Selecçao avait mordu la poussière en finale à Lisbonne, dominée par de surprenants Grecs (1-0). Elle a fait exactement le même coup aux Français.
AFP