La nomination d'Ahmed Aboul Gheit à la tête de la Ligue arabe n'est pas une bonne chose dans la mesure où l’Égyptien entretient de bonnes relations avec Israël.
Selon Hassan Hanizadeh, expert iranien des questions internationales, la personnalité d'Aboul Gheit, en raison de ses liens avérés avec Israël, est apte à engager la Ligue arabe dans une direction diamétralement opposée à celle que suit l'axe de la Résistance. Idem pour les Palestiniens qui ont de quoi à s'inquiéter.
" Aboul Gheit est l'un des proches de Netanyahu et sa présence au sein de la Ligue arabe rend encore plus stérile une organisation qui tout au long de ses 70 ans d'existence n'a jamais rempli ses devoirs qui lui ont été dévolus. Ces dix dernières années, la Ligue arabe a été plutôt la caisse de résonance des intérêts des pays comme le Qatar, Bahreïn et l'Arabie saoudite. C'est d'ailleurs Riyad qui finance à 80% la Ligue arabe, ce qui lui octroie de facto un droit de veto".
Et Hanizadeh d'ajouter : "L'ancien secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a un bilan plutôt défendable bien que son action n'ait jamais été à la hauteur de ses responsabilités. Sous son mandant, la Ligue arabe suivait une ligne de conduite bien précise et édictée par les régimes arabes. Or, Aboul Gheit est un pro-israélien et la Ligue arabe risque, sous sa présidence, de devenir la porte-voix de Tel-Aviv. La Palestine sera alors reléguée au second plan et l'axe de la Résistance, érigée en ennemi numéro un de la Ligue. Les politiques des pays comme le Qatar, la Jordanie, Bahreïn et l'Arabie saoudite ont longtemps pesé sur les décisions de la Ligue arabe. Désormais, ce sont les politiques israéliennes qui guideront les pas de cette organisation. La Ligue arabe risque même de devenir une Ligue "hébreux" . Cette Ligue aura trois missions : 1) faire oublier la question palestinienne, 2) s'opposer à l'axe de la Résistance, 3) normaliser les relations avec Israël."