Les députés français ont voté à l'unanimité vendredi un amendement gouvernemental pénalisant la contestation ou la banalisation de l'ensemble des crimes contre l'humanité, dont l'esclavage et le génocide arménien.
Selon l’AFP, cet amendement, adopté en première lecture, pénalise cette négation d'un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Les crimes concernés sont ceux de "génocide", "les autres crimes contre l'humanité", "les crimes de réduction en esclavage ou d'exploitation d'une personne réduite en esclavage" et "les crimes de guerre", selon l'amendement voté.
Le texte, qui doit maintenant être débattu au Sénat, permettra aussi aux associations de lutte contre l'esclavage ou de défense de la mémoire des esclaves de se constituer partie civile dans ces procédures.
La Turquie réfute le terme de génocide, même si elle reconnaît des massacres. Quelque 1,5 million d'Arméniens, hommes, femmes et enfants, ont été massacrés, selon la plupart des historiens, en Anatolie entre 1915 et 1917.
L’adoption de ce texte à l’Assemblée nationale française provoquera certainement la colère des autorités d’Ankara, qui s’efforcent d’adhérer à l’Union européenne.
Malgré les menaces du gouvernement turc, le Parlement allemand (Bundestag) a reconnu, le 2 juin dernier, le massacre des Arméniens par les forces ottomanes en 1915 comme un "génocide".
Quelques minutes après ce vote allemand, le parti au pouvoir en Turquie (AKP) a annoncé dans un communiqué que cette loi porterait une atteinte sérieuse aux relations Berlin-Ankara.