Le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Khalid al-Khalifa, a rejeté les demandes des responsables américains portant sur la libération de Cheikh Ali Salman.
Khalid al-Khalifa a posté un message sur Twitter rapportant que l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Samantha Power, ainsi que le Secrétaire d’Etat adjoint américain pour la Démocratie et les Droits de l’homme, Tom Malinowski, ne devraient pas se servir de leur immunité diplomatique pour donner leurs avis sur un activiste.
Samantha Power avait écrit hier samedi sur son compte Twitter que le royaume de Bahreïn qui vient de doubler la peine de prison de Cheikh Salman n’avait fait que monter d’un cran la répression dans le pays et que Salman devrait être libéré.
Malinowski quant à lui avait écrit il y a 6 jours toujours sur Twitter : « Bahreïn doit libérer Cheikh Ali Salman. Doubler la peine de ce dernier ne fera qu’accroître les problèmes du gouvernement bahreïni aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. »
Le 31 mai 2016, John Kirby, le porte-parole du Département d’Etat américain, a aussi fortement contesté qu’une peine de prison soit appliquée au leader du mouvement al-Wefaq et a demandé au gouvernement bahreïni de faire droit à ses engagements internationaux en matière de liberté d’expression et de le libérer au plus vite.
Suite aux déclarations de Kirby, le ministre bahreïni des AE avait qualifié « d’institution non gouvernementale ne disposant pas de langage diplomatique » le Département d’Etat américain.
Le 30 mai 2016, alors que l'opposition pacifique à Bahreïn avait les yeux rivés sur les juges de la cour d'appel pour qu'ils allègent la peine de prison de leur leader, celui-ci a appris qu'il lui fallait rester en prison 5 ans de plus.
Le mouvement al-Wefaq a condamné cette décision en la qualifiant de provocatrice et a déclaré que cette nouvelle mesure de Manama mettait fin à toutes les opportunités pour résoudre la crise politique.
Cheikh Salman lui-même a réagi en qualifiant la décision des juges d’ordre politique et non judiciaire, en rappelant qu’elle ne ferait que renforcer la détermination des bahreïnis pour accéder à leurs droits légitimes.
Les organisations de défense des droits de l’Homme et des personnalités politiques telles que Mohammad Javad Zarif ont aussi vivement condamné cette nouvelle décision des juges bahreïnis.