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Bahreïn: le roi se moque de son peuple

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Manifestation pro-Salmane à Bahreïn. (Archives)

Alors que l'opposition pacifique à Bahreïn avait les yeux rivés sur les juges de la cour d'appel pour qu'ils allègent la peine de prison de leur leader, celui-ci a appris qu'il lui faut rester en prison 5 ans de plus.

Cheikh Salman qui dirige le parti al Wefaq a été accusé de tous les maux possibles et imaginables : « complot contre le régime », «incitation à la désobéissance» et «atteinte au ministère de l’Intérieur». 

Les Bahreinis, décontenancés par ce verdict, l'ont qualifié « d’inacceptable ». S'agit-il d'une provocation? Dans un contexte d’absence totale de dialogue entre le régime et l’opposition, al-Wefaq dénonce «l’insistance du régime à ignorer les appels à une solution et à exacerber la crise politique à Bahreïn».

Et al-Wefaq ne compte pas croiser les bras et il rappelle sa détermination à œuvrer pour « l’instauration d’une véritable démocratie » et ce, « par un dialogue sérieux ».

D’importantes manifestations pacifistes ont eu lieu lundi à l'annonce du verdict à Bahreïn.

Selon le site d’information al-Ahed, en dépit des mesures sécuritaires draconiennes mises en place pour empêcher des protestations, les zones d’Abu-Sabih, d’al-Belad el-Qadim et d’al-Maamir ont été témoins de protestations de masse.

Les forces sécuritaires des Ale-Khalifa ont dispersé les manifestants à coup de bombes lacrymogènes et des chevrotines.

Lundi soir aussi, les Bahreïnis ont manifesté dans les cités de Buri, d’Aali, de Karzakan, de Sar et Abu-Qowa en scandant des slogans en faveur de la libération de Cheikh ali Salman et de tous les autres prisonniers politiques injustement détenus. 

Le soulèvement bahreïni s'explique par des contestations populaires, sociales et politiques qui ont commencé le 14 février 2011 et qui ont été marquées par un pacifisme à toute épreuve malgré une répression féroce ayant laissé des dizaines de morts, des centaines de blessés et de nombreuses personnes derrière les barreaux et pour de longues années.

Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights First, le verdict très lourd prononcé contre le chef de l'opposition est  «une action dangereuse du régime», risquant d'«accroître l’instabilité» dans ce petit pays du golfe Persique qui abrite de surcroît la cinquième flotte US.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV