La Turquie fait face désormais à une sérieuse crise dans le secteur du tourisme, crise qui a des répercussions trop importantes en termes économiques.
Le pays souffre également d'une pénurie énergétique qui le pousse à rechercher de nouvelles ressources, ce à quoi il convient d'ajouter des failles sécuritaires qui se multiplient de jour en jour et qui sont liées surtout aux ingérences turques dans les affaires de son voisin syrien.
Que faire? les dirigeants d'Ankara n'ont eu d'autre idée que celle de jouer sur les divergences qui opposent le Qatar à l'Arabie saoudite: la duplicité instinctive du régime de Doha qui régit la totalité de ses politiques ont permis à la Turquie d’œuvrer dans le sens d'un affaiblissement de la coalition que Riyad a formée et qu'il dirige d'une main de fer.
Au cours de la visite du jeudi dernier du premier ministre turc, Davutoglu au Qatar, les deux pays ont signé un accord militaire qui stipule le déploiement des militaires turcs au Qatar. L'annonce de la signature d'un tel accord constitue, selon les analystes, une réaction, celle d'Ankara au refus de Riyad de lui accorder des crédits financiers. Ankara veut être traité de la même façon que Le Caire et jouir des mêmes facilités que lui. Au cours de son dernier voyage en Egypte, le roi Salmane a annoncé en effet l'octroie de gros crédits au régime de Sissi en échange de quoi ce dernier a accepté de jouer un rôle " bien plus efficace" pour assurer la sécurité de l'allié saoudien. et toute la différence est là : la Turquie d'Erdogan aimerait bien jouir des largesses du roi d'Arabie sans s'engager à rendre la pareille de quelque manière que ce soit.
l'accord militaire qu'ont conclu le Qatar et la Turquie intervient seulement quelques jours après le sommet des pays islamiques à Istanbul, un sommet qui aux yeux des alliés arabes d'Ankara a été loin de constituer un succès : la duplicité du discours d'Erdogan, son refus de qualifier le Hezbollah d'organisation terroriste n'ont pas été du goût des alliés arabes.
Ce qui étonne les analystes toutefois c'est le jeu trouble que mène le Qatar : le petit émirat a décidé de jouer sur le terrain turc au risque d'hérisser l'allié saoudien et de ternir ses relations avec les membres du Conseil de Coopération du golfe Persique, comme en 2013. D'autant plus que le Qatar est l'un des principaux alliés de Riyad au sein de la coalition que dirige l'Arabie saoudite.