La récente décision de l’Arabie saoudite à la réunion de Doha confirme que la politique pétrolière de ce pays a changé de façon considérable.
Selon Reuters, l’Arabie saoudite a plus d’une fois réitéré qu’elle n’utiliserait pas ses puits de pétrole comme une arme diplomatique ; la semaine dernière, elle l’a pourtant fait contre l’Iran, et cette approche ne cesse de prendre de l’ampleur depuis un an.
L’Arabie saoudite ne connait actuellement aucune restriction sur sa production pétrolière, et refusera de changer cet état de fait à moins que l’Iran accepte aussi de le faire, ce que les Iraniens refusent en arguant qu’ils souhaitent retrouver leur place d’antan sur les marchés mondiaux.
« L’Arabie saoudite était toujours contre la signature de l’accord nucléaire avec l’Iran. Riyad craint que cela ne renforce l’économie iranienne, permettant à ce pays de s’investir davantage dans des guerres par procuration dans la région », précise Reuters.
« En privé, les responsables saoudiens semblent douter de la capacité des Iraniens d’augmenter dans un court intervalle leur production et leurs exportations pétrolières, quoiqu’en réalité, la hausse de la demande rendra le marché mondial plus propice à accepter l’excédent de la production iranienne, sans que les autres producteurs se voient obligés de réduire leur production, » ajoute Reuters.
« Vu la réticence iranienne à maintenir le niveau actuel de sa production et l’insistance des Saoud qui exigent de ce pays qu’il adhère aux politiques de stabilisation annoncées à Doha, on ne pourrait pas s'attendre, du jour au lendemain, à des décisions décisives censées empêcher la chute des prix », précise une analyse publiée par le site de RFI.
« Etat donné la fermeture de certaines plateformes de pétrole de schiste aux Etats-Unis, ce qui est marqué par moins d’investissements dans ce secteur, on ne pourra s’attendre à une hausse remarquable des prix mondiaux qu’après 2017 », estime aussi Fereydoun Khavand, économiste et professeur d’université habitant en France.