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Que cherche Hollande lors de sa tournée régionale ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (à droite) accueille le président français François Hollande au Caire le 17 avril 2016

Achevant sa visite de deux jours au Liban, le président français s’est rendu dimanche en Egypte où il s’est penché avec les responsables égyptiens, dont son homologue Abdel Fattah al-Sissi, sur les questions régionales. 

Le président français, qui a commencé sa tournée régionale samedi par une visite de deux jours à Beyrouth, semble chercher à replacer la France sur l’échiquier moyen-oriental et africain.

Après les différends apparus entre le monde arabe - pour être précis quelques membres de l’OCI et les émirats du golfe Persique - et le Hezbollah libanais qu’ils ont accusé de terrorisme, le Hezbollah libanais a annulé une réunion prévue entre le président français François Hollande et le député libanais Mohammad Raad, représentant de l'aile politique du Hezbollah à Beyrouth.

Après avoir abrogé son appui militaire à l'armée libanaise - une aide qui aurait dû parvenir au Liban via la France -, l'Arabie saoudite a poussé la Ligue arabe et le Conseil de coopération du golfe Persique à inclure le nom du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes. Dans la foulée, le boycott médiatique du Hezbollah a privé al-Manar, la chaîne télévisée de la Résistance, de sa présence dans le bouquet de diffusion de l'opérateur satellitaire égyptien Nilesat. 

La France ayant jusqu'ici entretenu de bonnes relations avec le Hezbollah, les milieux politiques s'attendent à voir et à entendre les interventions de Hollande au Liban pour savoir quelle position la France allait adopter face aux dernières évolutions régionales.

Mais la réunion a été annulée par le mouvement de la Résistance à cause des "conflits" avec la communauté internationale.

Le président français n'a toutefois pas renoncé à sa visite au Liban, en ce moment délicat de vide présidentiel que vit depuis longtemps ce pays en raison des divergences de vue entre les groupes et partis politiques, et il a effectué une visite sensible à Beyrouth, annonçant ce faisant le soutien ferme de son pays au règlement de la crise des réfugiés fuyant la guerre en Syrie.

Hollande ne semble pas toutefois aussi généreux qu’il paraît. Il convient de ne pas oublier tous les soutiens apportés par son gouvernement aux rebelles armés et aux terroristes actifs en Syrie, les mêmes qui ont créé cette situation tragique pour les Syriens, et ce d’autant plus que l’Europe vient de signer avec la Turquie un accord pour le renvoi en Turquie des migrants arrivés en Grèce.

Rappelons que les Français se disent pourtant prêts à aider les réfugiés !

La visite au Liban d’Hollande peut alors être considérée comme une opportunité pour la France de retrouver sa place dans ce pays doté d'une importance stratégique dans la région et dans lequel le Hezbollah joue un rôle de premier plan, bénéficiant d’un soutien populaire considérable.

En Egypte, le président français a apporté son ferme soutien à son homologue Abdel Fattah al-Sissi qui fait, en ce moment même, l’objet de vives critiques pour avoir cédé les deux îles de Sanafir et Tiran à l’Arabie saoudite. 

Cette cessation constitue un joli cadeau pour le régime israélien, qui voit ainsi sa place renforcée dans la région.

C’est sur les îles de Sanafir et Tiran que doit passer le pont que l’Arabie saoudite entend projeter entre les deux pays.

Sanafir et surtout Tiran contrôlent l’entrée du golfe d’Aqaba, et donc du port israélien d'Eilat et du port jordanien d’Aqaba. La fermeture du détroit de Tiran par Gamal Abdel Nasser avait provoqué la guerre de 1967 avec Israël qui a occupé lesdites îles jusqu’au traité de paix avec Le Caire.

Les deux îles de la mer Rouge jouissent d'une place importante dans le traité de paix signé en 1979, qui promet un passage sécurisé aux navires israéliens civils et militaires dans les étroites voies de navigation du détroit de Tiran.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV