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Le premier ministre irakien propose un gouvernement de technocrates

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le premier ministre irakien Haider Al-Abadi (D) avec Moqtada Al-Sadr, à Najaf, le 7 novembre 2015. HAIDAR HAMDANI/AFP

Depuis la tente en plastique vert dans laquelle il campe depuis plusieurs jours dans le quartier administratif ultrasécurisé de Bagdad, le chef chiite Moqtada Sadr a appelé, jeudi 31 mars, ses milliers de partisans à mettre fin à leur sit-in devant les portes de la zone verte. L’objectif qu’il s’était fixé d’amener le premier ministre, Haidar Al-Abadi, et la classe politique irakienne à mettre en œuvre des réformes politiques, à commencer par la formation d’un gouvernement de technocrates, a été rempli. Plus tôt, le chef du gouvernement a présenté au Parlement un projet de remaniement ministériel. Les députés ont dix jours pour étudier ce projet avant de procéder au vote.

La priorité affichée de ce cabinet, resserré autour de seize portefeuilles contre vingt et un, est la lutte contre la corruption et le redressement de l’économie irakienne, dévastée par la guerre contre l’organisation de l'EI (Daesh) et la chute des prix du pétrole. Il comprend des technocrates et des indépendants – choisis par un comité spécial et non par les partis politiques, a assuré M. Abadi –, à l’instar d’Ali Allaoui, un membre influent de la majorité chiite, aux finances ; Charif Ali ben Al-Hussein, parent du roi Fayçal II déposé en 1958, aux affaires étrangères ; et Nizar Salem Al-Nouman au pétrole – un académicien sans expérience antérieure dans ce secteur, selon les experts du centre Iraq Oil Forum.

Tractations entre les partis politiques

Deux portefeuilles restent inchangés : l’intérieur et la défense, occupés respectivement par Mohamed Al-Ghabban, un membre de l’organisation politique chiite Badr – dont la milice est le groupe paramilitaire le plus important du pays – et Khaled Al-Obeïdi, un sunnite membre du bloc Ittihad.

Le premier ministre a justifié cette décision du fait de « la difficile situation » que traverse l’Irak. Les forces de sécurité, aidées de groupes paramilitaires et de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, sont engagées dans la reconquête des territoires conquis mi-2014 par l’EI. « Ils seront remplacés plus tard », a promis le chef du gouvernement. Lorsqu’il avait été désigné en août 2014 pour remplacer Nouri Al-Maliki au poste de premier ministre, il avait fallu deux mois à M. Abadi pour trouver un consensus sur ces deux postes, très stratégiques.

Le projet de remaniement a donné lieu à de véritables tractations entre les partis politiques – chiites, sunnites et kurdes –, déterminés à ne pas renoncer à leurs intérêts et à leur influence au sein du pouvoir. Haidar Al-Abadi avait annoncé en février son intention de s’entourer d’un gouvernement d’experts indépendants pour affaiblir l’actuel système de partage du pouvoir en fonction de critères ethniques ou religieux, qui favorise le clientélisme et la corruption. Mais il n’a pas réussi à surmonter les résistances au sein de la classe politique, et surtout de son propre camp chiite, majoritaire au Parlement. Il s’était auparavant révélé incapable de mettre en œuvre les réformes politiques et économiques promises en réponse au vaste mouvement civil de l’été 2015 contre la corruption et la confessionnalisation politique.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV