Une cour criminelle d'Istanbul, devant laquelle s'est ouverte vendredi le procès emblématique de deux journalistes connus comme faisait partie de l'opposition, a décidé que les audiences se dérouleront à huis clos pour raisons de sécurité nationale, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Critiques du régime du président Recep Tayyip Erdogan, Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, sont accusés d'espionnage, de divulgation de secrets d'Etat et de tentative de coup d'Etat pour un article accusant leur pays d'avoir livré des armes aux rebelles syriens.
Les deux hommes, qui risquent la prison à vie, sont arrivés au palais de justice sous les applaudissements d'environ 200 partisans, collègues, élus de l'opposition ou simples citoyens, qui les ont escortés jusqu'au tribunal aux cris de vous ne ferez pas taire la liberté de la presse.
Les deux journalistes, qui ont déjà passé plus de 90 jours en détention provisoire ont publié en mai 2014 un long article, agrémenté de photos et d'une vidéo, faisant état de livraisons d'armes par des camions des services de renseignement turcs (MIT) à des rebelles en Syrie en janvier 2014.
Ce papier a provoqué la fureur d'Erdogan, qui a toujours nié soutenir les mouvements radicaux hostiles au gouvernement de Damas.