Le flux des réfugiés et des migrants arrivant en Grèce en provenance des côtes turques ne tarit pas, en dépit de l'entrée en vigueur de l'accord conclu vendredi par l'UE et la Turquie dont l'objectif est d'endiguer l'afflux.
Au moins 1.662 nouvelles arrivées ont été enregistrées par les autorités grecques entre dimanche soir et lundi après-midi, selon les données officielles publiées par le Dispositif grec de gestion de la crise des réfugiés.
"Le flux ininterrompu pose la question de savoir si toutes les parties ont l'intention de tenir les engagements qu'elles ont pris dans le cadre de l'accord,'' a déclaré le porte-parole de l'organisme de coordination Yorgos Kyritsis à un média local, à Athènes.
Un jour après l'entrée en vigueur de l'accord UE-Turquie, 50.000 réfugiés et migrants sont bloqués en Grèce, selon les derniers chiffres de l'organisme, suite aux fermetures des frontières, en février, le long de la principale route des Balkans.
Quelque 13.000 personnes se trouvent actuellement dans le camp improvisé d'Idomeni, près de la frontière avec l'ancienne République yougoslave de Macédoine.
31.000 personnes supplémentaires sont dans le nord et le centre de la Grèce: environ 13.500 à Athènes, au port du Pirée et dans les banlieues de la capitale, et quelque 5.500 autres dans les îles de la mer Égée.
Conformément à l'accord conclu vendredi dernier, tous les réfugiés et les migrants qui étaient arrivés sur les côtes grecques seront transférés dans des camps d'hébergement sur le continent en attendant d'être réinstallés dans d'autres pays européens.
Aucun des nouveaux arrivants en situation irrégulière ne sera autorisé à se rendre sur le continent; ils feront néanmoins l'objet de vérifications dans les centres d'accueil des îles grecques et pourront y déposer une demande d'asile.
Si leur demande est rejetée, ils seront renvoyés en Turquie à partir du 4 avril.
À la même date, des réfugiés syriens se trouvant en Turquie pourront commencer à être directement installés dans d'autres pays européens.
"Nous devons à présent gravir la pente, car la mise en œuvre de l'accord ne sera pas une tâche facile,'' a dit lundi le Premier ministre grec lorsqu'il a accueilli le Commissaire de l'UE chargé de la Migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté Dimitris Avramopoulos.
M. Tsipras a ajouté que la Grèce, criblée de dettes, ne dispose pas du personnel approprié, en particulier de responsables de la sécurité et des migrations ou d'interprètes, pour traiter rapidement les demandes d'asile.
Plus d'un million de personnes ont traversé la mer Égée, via la Turquie, à destination de la Grèce, depuis le début de l'année 2015 et ont poursuivi leur périple vers des pays d'Europe centrale et du Nord.