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Le président sud-africain est de nouveau mêlé à un scandale d'influence

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Président Jacob Zuma au parlement sud-africain, jeudi 17 mars 2016. ©AFP

Le président sud-africain, Jacob Zuma, s'est de nouveau retrouvé dans la tourmente jeudi au parlement, accusé d'être sous l'influence d'une grande famille d'affaires d'origine indienne qui serait allée jusqu'à intervenir pour l'attribution de postes ministériels.

Mercredi, le vice-ministre des Finances Mcebisi Jonas avait jeté un pavé dans la mare en affirmant que le poste de ministre des finances lui avait été "proposé" par la famille Gupta.

Une autre membre du parti au pouvoir, Vytjie Mentor, a également assuré avoir été approchée par les Gupta pour prendre un portefeuille ministériel, en échange de faveurs pour leurs entreprises.

Certains médias assurent également que les Gupta ont piloté la nomination du ministre des mines, Mosebenzi Zwane, un portefeuille très stratégique car en Afrique du Sud, les ressources minérales restent la première source de revenus.

La gauche radicale du populiste Julius Malema, qui a fait de la lutte contre les Gupta l'un de ses chevaux de bataille, a boycotté jeudi la séance de questions au parlement, affirmant ne plus reconnaître Jacob Zuma comme président.

Le chef de l'Alliance démocratique, le principal parti d'opposition a posé la question au chef de l'Etat: "La famille Gupta a-t-elle jamais offert à qui que ce soit un poste de ministre, ou est-ce le ministre Jonas qui ment?"

Après avoir rit, Jacob Zuma a répliqué: "Si Jonas dit que les Gupta lui ont proposé, je pense que vous devriez demander aux Gupta et à Jonas. En quoi suis-je concerné? Je n'ai rien eu à voir avec ça." 

L'opposition demande depuis quelques mois la démission du président, déjà mêlé à d'autres affaires de corruption et d'abus de biens sociaux. Jacob Zuma attend notamment une décision de justice pour savoir s'il doit rembourser une partie des 246 millions de rands d'argent public (20 millions d'euros de l'époque) utilisés pour rénover sa résidence privée en pays zoulou.

Les frères Gupta, Ajay, Atul et Rajesh, arrivés d'Inde en Afrique du Sud dans les années 1990 alors que le régime de l'apartheid tombait, ont réussi à construire un puissant et vaste empire dans les mines, les médias (un quotidien et une chaîne de TV), l'informatique et l'ingénierie.

Jacob Zuma défend ouvertement son amitié avec cette famille, d'autant que plusieurs de ses proches travaillent dans leur groupe. L'un de ses fils, Duduzane Zuma, dirige la société Sahara Computers et est associé à plusieurs autres entreprises. La troisième épouse du président, Bongi Ngema, est également employée par l'empire. 

Un scandale majeur avait éclaté en 2013 quand un jet privé transportant des invités se rendant à un mariage des Gupta en Afrique du Sud avait obtenu l'autorisation d'atterrir sur un aéroport militaire, habituellement utilisé pour accueillir des chefs d'Etat. De plus, les invités étrangers n'avaient subi aucun contrôle à l'immigration et avaient même bénéficié d'une escorte de la police jusqu'au lieu de la cérémonie, un casino à 160 kilomètres de là où plusieurs ministres sud-africains étaient de la fête.

Le parti du Congrès national africain (ANC) de Jacob Zuma commence désormais à s'inquiéter de la place prise par les Gupta dans la politique nationale: "Il faut qu'on règle cette histoire. Ca va dégénérer en Etat mafieux si ça continue", a brutalement lancé le secrétaire général du parti, Gwede Mantashe, dans une interview à l'agence Bloomberg.

Selon Mcebisi Jonas qui vient de créer la polémique, les Gupta lui ont proposé le poste de ministre des Finances juste avant que son prédécesseur, Nhlanhla Nene soit subitement démis de ses fonctions.

Source: Slate Afrique

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SOURCE: FRENCH PRESS TV