Les dirigeants se retrouvent dès jeudi à Bruxelles pour un sommet crucial de deux jours. Ils vont tenter de conclure un accord controversé avec Ankara.
Angela Merkel a assuré la veille voir une "première" chance de résoudre la crise migratoire grâce à cet accord. La chancelière allemande a toutefois refusé un chèque en blanc à la Turquie. Parallèlement, la Commission européenne a répondu à un des points les plus problématiques de ce plan UE-Turquie, excluant tout projet de "renvois collectifs" vers le territoire turc.
Les conditions d'Ankara
Présenté dans ses grandes lignes au début du mois, le projet prévoit notamment que la Turquie reprenne tous les migrants se rendant illégalement en Grèce. En échange, les Européens s'engagent à accueillir des réfugiés syriens se trouvant en Turquie, dans le cadre d'un mécanisme organisé.
Ankara réclame aussi une série de concessions. D'une part la relance de négociations sur son adhésion à l'UE (bloquées par la querelle autour de Chypre), et d'autre part, une liberté de circulation de ses ressortissants en Europe. La Turquie exige aussi une aide financière deux fois plus importante que prévu.
Chypre fait pression
Sur ces points, et alors que Nicosie menace de bloquer le plan UE-Turquie, la chancelière a assuré notamment que "l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne n'est absolument pas à l'ordre du jour". Mme Merkel a aussi souligné que l'Europe devait rester ferme face à Ankara sur ses valeurs démocratiques, alors que le pouvoir turc est accusé de dérive autoritaire.
Pour lever la menace de blocage chypriote, Jean-Claude Juncker a reçu mercredi soir le président Nicos Anastasiades, dont le pays bloque six chapitres clés des négociations d'adhésion de la Turquie depuis 2009.