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Avec le retrait russe de Syrie, Israël craint le retour en force du Hezbollah et de l’Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe, Vladimir Poutine et Reuven Rivlin, président de l'entité sioniste, 16 mars 2016 au Kremlin. ©AFP

Une chose est sure : les responsables israéliens sont parfaitement surpris et perplexes par la décision de la Russie de retirer son principal contingent en Syrie. Contrairement à son intention d’intervenir dans ce pays, le mois de septembre dernier, et qui était prévue par leurs services de renseignements.

Devant la Commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le chef d’état-major israélien Gadi Eisenkot a été plutôt franc, reconnaissant avoir été surpris par la décision russe. Tout en invitant les responsables israéliens « à faire preuve de modestie et de prudence dans la tentative de comprendre vers où les choses évoluent sur la scène syrienne avec la sortie des forces russes de la région.»

Le quotidien israélien Maariv ne va pas par quatre chemins pour exprimer sa perplexité, écrivant que « les dessous du dernier processus russe de sortir ses forces de Syrie n’ont pas du tout été compris.»

En l'état actuel des choses, en Israël une question centrale semble ronger les esprits: qui va remplir le vide que la Russie va laisser derrière elle ? Et une hantise aussi : celle que l’Iran et le Hezbollah le fassent.

Signe de cette perplexité : le président israélien Reuven Rivlin a annulé sa visite en Australie, et a pris le chemin de Moscou, mardi matin, à la demande du Premier ministre Benjamin Netanyahu, « pour des raisons stratégiques hautement importantes », explique le bureau de ce dernier.  

Il compte demander à son homologue russe de ne pas contribuer à renforcer la position de l’Iran dans tout règlement politique de la crise syrienne, et  voudrait aussi lui faire part qu’au cas où la Russie réussit à exécuter son plan de partition de la Syrie, il devrait se faire en fonction des intérêts israéliens et non ceux de l’Iran, a indiqué la radio israélienne, relayée par le quotidien arabophone aux capitaux qataris, Arabs21.

Selon le correspondant israélien de la 10 ème  chaine israélienne, Yoram Verdi, non seulement Rivlin évoquera avec Poutine l’éventualité que l’Iran et le Hezbollah exploitent son retrait mais il va lui faire part aussi de l’éventualité que le chaos se propage dans ce pays, au risque de constituer une véritable menace de la part des groupuscules sunnites extrémistes.

Justement, en exposant les conséquences de l’intervention russe en Syrie, le lieutenant-général Eisenkot estime qu’elle a renforcé le président syrien Bachar al- Assad, et lui a permis en conséquence de parvenir aux négociations de Genève en position de force. Le fait que la Russie retire l’essentiel de son contingent de Syrie ne veut pas dire pour cet officier qu’elle se sépare définitivement de l’Etat syrien.

Contrairement aux premières inquiétudes ressenties au début de l'intervention, il est question d’aspect négatif de ce retrait sur les Israéliens eux-mêmes. Il a été explicité par la 10ème chaine de télévision israélienne, laquelle a appréhendé qu’il ne laisse le champ libre au Hezbollah pour qu’il en fasse à sa guise aux confins du Golan occupé. Quant à l’aspect positif espéré par les Israéliens est celui que « de renforcer les forces de l’opposition et donc d’altérer les capacités du Hezbollah et de l’Iran à exécuter des attaques contre Israël. »

Source: Al Manar

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SOURCE: FRENCH PRESS TV