Quelques heures après l’annonce russe de retirer l’essentiel de son contingent militaire en Syrie, tout en poursuivant toutefois ses frappes contre les cibles terroristes, la branche d’Al-Qaïda dans ce pays le front al-Nosra a annoncé le lancement d’une offensive contre la ville d’Alep dans les prochaines 48 heures.
En même temps, l’armée syrienne a réalisé une avancé importante en direction de la cité antique de Tadmor (Palmyre), avec l’aide entre autre des frappes russes aériennes, et se trouve déjà à 4 km de la ville.
Attaque dans 48 heures
"Il est clair que la Russie a subi une défaite, et dans les prochaines 48 heures, le Front al-Nosra va lancer une offensive en Syrie", a déclaré mardi via Skype un chef de la milice front al-Nosra à l'Agence France-Presse (AFP).
"Les Russes se sont retirés car ils soutenaient le régime mais ce dernier s'est avéré incapable de garder les territoires conquis. Sans les frappes russes, nous serions aujourd'hui dans la ville de Lattaquié", a-t-il ajouté.
Attaque chimique
Il y a cinq jours, l’agence russe Russkaya Vesna (rapporté par le site arabophone de Russia Today) a révélé que le front al-Nosra et Daesh se préparent tous deux pour utiliser des munitions chimiques toxiques dans la bataille d’Alep.
Un redéploiement du groupuscule allié du Nosra, Noureddine al-Zenki a été constaté au sud de la province d’Alep, et dans son sud-ouest, a indiqué une source syrienne à l’agence.
Une autre milice takfiriste, Brigade Sultane Mourad (le sultan qui a fondé l’empire ottoman), formée de miliciens turcomans et turcs ont été vus opérant un mouvement d’attroupement dans les quartiers sud de la ville d’Alep.
Des services de renseignements syriens ont également indiqué avoir vu des membres des unités d’ingénierie turque qui ont procédé au démantèlement des barbelées dans quatre endroits de la frontière turco-syrienne à proximité de Ra’s al-Aïn .
Il est question de renforts dépêchés au front al-Nosra ont traversé le poste frontalier avec la Turquie, Bab al-Hawa. Ils auraient en leur possession des munitions et des produits chimiques toxiques qui pourraient être du phosphore jaune.
A 4 km de Tadmor
Dans le désert central syrien, il est question ce mardi d'une progression importante des forces régulières syriennes, escortée par les raids aériens russe sur les alentours de la cité antique de Tadmor (Palmyre).
Selon une source de sécurité sur le terrain, citée par l'AFP, "l'armée syrienne, grâce aux bombardements de l'aviation et des hélicoptères russes, a pris le contrôle d'une colline à l'ouest de Palmyre après une violente bataille avec l'EI, et dominait désormais la ville".
Cette information a été rapportée aussi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), selon lequel les frappes des hélicoptères et des avions russes ont permis à l'armée régulière d'avancer et de se trouver désormais à 4 km au sud et à l'ouest de Palmyre.
Celle-ci est occupée depuis mai 2015 par la milice wahhabite takfiriste Daesh (État Islamique-EI).
Si l'armée syrienne s'empare de Palmyre, joyau antique inscrit au patrimoine de l'humanité, "ce serait une importante victoire, car cela lui ouvrirait la voie vers la frontière irakienne", souligne cette instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale siégeant à Londres.
Ces frappes interviennent au lendemain d’une décision du président russe Vladimir Poutine de retirer l’essentiel de ses troupes en Syrie. Toutefois, le vice-ministre russe de la Défense Nikolaï Pankov a prévenu que la Russie poursuivrait ses frappes aériennes contre des "objectifs terroristes" en Syrie malgré le retrait de la majeure partie de son contingent militaire.
Idleb: Nosra contre ASL
Dans la province d’Idleb, des combats ont lieu entre la 13e division de la milice de l'Armée syrienne libre (ASL) et les takfiristes du Front al-Nosra dans sa plus grande ville, Ma'arrat al-Numan.
Suite à une attaque réussie, les miliciens de l'ASL ont brûlé le quartier général du Nosra et ont libéré les otages détenus dans une prison locale, indiquent les médias russes.