Les secousses telluriques de la politique de soutien aux "miliciens takfiristes" secouent de plus en plus violemment la Turquie d'Erdogan, engagée depuis 2011 dans une guerre par procuration contre la Syrie et son armée, estime l'expert des questions internationales, Mohammad Ziyaï.
"L'attentat à la voiture piégée qui a frappé dimanche un carrefour très fréquenté du centre d'Ankara a fait 37 morts et il relance de nouvelles questions sur la politique syrienne d'Ankara. Les takfiristes, financés par le pétrole syro-irakien de contrebande, se procurent des matières explosives. Ces matières explosives transitent à travers tout le territoire turc et menacent désormais la vie de milliers de citoyens, ajoute cet expert.
"Mais il y a pire. Le pétrole de contrebande qu'Ankara a aidé à faire transiter depuis la Syrie, s'est transformé en une arme redoutable dans la mesure où les terroristes sont capables de faire exploser des camions-citernes bourrés de pétrole dans les lieux publics", a poursuivi cet expert.
"Le trafic des terroristes via les frontières turques a eu de terribles répercussions sur la sécurité en Turquie et la coexistence problématique des combattants takfiristes avec la population turque commence à manifester ses méfaits. Des milliers de touristes ont fui la Turquie et des photos des camions-citernes calcinés dans les rues des villes turques ne sont pas pour rassurer ces touristes", poursuit l'analyste.
Le bilan provisoire de l'attentat à la voiture piégée survenu dimanche soir à un arrêt d'autobus en plein centre de la capitale turque Ankara s'est alourdit pour atteindre 37 morts et 125 blessés, a déclaré le ministre turc de la Santé Mehmet Müezzinoglu.