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Israël tente de persuader Poutine de ne pas vendre de missiles anti-aériens S-300 à l’Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Benjamin Netanyahu et Reuven Rivlin complotent contre l'Iran. (Photo d'archives)

Tout a commencé avec une visite officielle que le président israélien Reuven Rivlin était supposé faire en Australie le 17 mars. Mais ensuite, Rivlin a brusquement annulé sa visite.

La raison : simultanément aux contacts australo-israélien, Le Ministère israélien des Affaires étrangères a également proposé au Kremlin d’effectuer une visite en Russie. Alors que la visite en Australie avait déjà été fixée, les Russes ont choisi la même date. Rivlin s’est retrouvé dos au mur, acculé par deux alternatives : confirmer le voyage en Australie ou insulter les Australiens en l’annulant au profit de Moscou.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait savoir à Rivlin que la question ne se posait même pas, une visite en Russie étant actuellement une priorité absolue.

Les Israéliens s’échinent en effet à convaincre Poutine d’un prétendu danger que représenteraient l’Iran, le président syrien Bachar al-Assad et le Hezbollah. Israël craint en effet que ne se concrétise la vente des missiles anti-aériens russes S-300, que la Russie a promis à l’Iran.

Le journal koweitien Al-Jarida, considéré comme proche du pouvoir israélien, a déclaré que Netanyahu avait demandé à Rivlin de favoriser Moscou sur Canberra afin d’avoir l’occasion de présenter à Poutine d’autres éléments pour le convaincre de leur thèse fallacieuse selon laquelle l’obtention des S-300 par l’Iran représenterait un risque régional.

Dans le même temps, Ankara fait des appels du pied à Tel-Aviv pour une réconciliation historique entre Israël et la Turquie, à laquelle l’entité sioniste s’est déclarée favorable. Mais il est probable que Poutine ne voit pas d’un bon œil un tel rapprochement, dans un contexte où les relations russo-turques sont glaciales après qu’Ankara a abattu un chasseur russe il y a quelques mois.

Israël se retrouve ainsi face à un dilemme. D’un côté, il veut mettre fin à la crise et de normaliser ses relations avec la Turquie, avec laquelle il jouissait d’une alliance militaire précieuse dans un passé récent. De l’autre côté, Israël veut tenter de convaincre Poutine à distendre, autant que faire se peut, ses liens avec l’Iran et le Hezbollah.

Israël a une claire préférence pour la seconde option. Poutine est bien plus important aux yeux des sionistes que le président truc Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier est considéré à Tel-Aviv comme une cause perdue. Netanyahu est conscient qu’Erdogan cherche la réconciliation avec Israël qu’en raison de sa faiblesse politique, de ses problèmes avec la Russie, du gaz naturel israélien et du fait que sa position dans la région n’est plus ce qu’elle était.

Poutine, quant à lui, est gagnant à tous les égards. La voie qu’il a choisie en Syrie a renforcé le statut de la Russie dans la région et dans le monde.

Désormais, Israël cherche diligemment à renforcer ses liens avec la Russie à n’importe quel prix. A l’heure de la levée des sanctions, le but de « la perfide Sion » en cette affaire est de court-circuiter les relations diplomatiques de l’Iran pour l’empêcher de retrouver dans la région le rôle majeur qui lui revient de droit.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV